Bonsoir à tous,

Je commence par remercier toutes celles et tous ceux d'entre vous qui ont bien voulu lire les textes insérés à l'intérieur du "petit cadeau théologique" que j'ai essayé de faire le 13 novembre dernier.

1. Je ne saurais trop conseiller la lecture de ce texte ; il me semble en effet assez rare de trouver, sous la plume d'un universitaire, une mise en cause aussi explicite de la légitimité du fondement ou du principe qui sert de base à la théologie fondamentale qui a été la plus influente, depuis son apparition, à partir de 1937 : le néo-modernisme.

Ici.

http://www.college-de-france.fr/site/claudine-tiercelin/symposium-2013-05-28-14h00.htm

2. Ma seule remarque, ou réserve, est celle-ci : une conception post-métaphysique de la religion ou de la théologie, id est la conception dominante de la religion chrétienne, dans le cadre de la théologie néo-moderniste, depuis 1937, n'est pas nécessairement totalement "irrationnelle", mais peut très bien être dotée d'une rationalité qui lui est propre, même si, comme on s'en doute,

- il s'agit d'une rationalité "relationnaliste", adogmatique, axiologisante, herméneutique, historicisante, sinon immanentiste,

- il ne s'agit pas de la rationalité "intellectualiste" néo-thomiste, ou suarézienne, caractéristique d'une conception "ontologisante".

3. Si ma remarque est fondée, elle signifie que nous ne sommes pas tant en présence d'une irrationalisation de la religion que d'une désobjectivisation, ou d'une subjectivisation, de la théologie.

4. Je suis convaincu que tout lecteur un tant soit peu attentif, concentré, peut prendre conscience de l'enjeu et de l'impact de ce type de texte ; ce texte montre en effet

- que ce n'est pas nécessairement par erreur que Saint Pie X s'en est pris au modernisme, au tout début du XX° siècle,

et

- que ce n'est pas nécessairement sans risques d'erreurs que les théologiens qui ont instauré le néo-modernisme l'ont fait reposer sur la rationalité "adogmatique, axiologisante, herméneutique, historicisante" ci-dessus mentionnée.

5. Je vous rappelle enfin à quels ouvrages je fais référence en mentionnant l'année 1937 :

"Parole et Mystère chez Origène" : Balthasar, 1936-1937

"L'Esprit dans le monde" : Rahner, 1936-1937

"Une école de théologie : le Saulchoir" : Chenu, 1937

"Chrétiens désunis - Principes d'un « œcuménisme » catholique" : Congar, 1937

"Catholicisme, les aspects sociaux du dogme" : de Lubac, 1938

6. Ce qui précède

- ne signifie en aucun cas que je considère que tous les livres écrits par tous ces auteurs, à partir de chacun de ces ouvrages fondateurs, débordent d'"hérésies",

- signifie simplement que l'auteur du texte que j'insère aujourd'hui, à savoir le philosophe Roger POUIVET, considère pour sa part que ces auteurs ont pris le risque de laisser s'installer un découplage entre "la chaleur" et "la lumière", au bénéfice de celle-là, MAIS AUSSI au préjudice de celle-ci, pour reprendre la distinction qu'il évoque au début de son texte.

Le moins que l'on puisse dire étant que le (futur) Pape Benoît XVI a été de ceux qui ont fait comprendre, avant d'autres et bien mieux qu'eux, qu'il avait bien compris

- que ce risque n'était pas (et n'est toujours pas) imaginaire, en ces temps d'anti-intellectualisme post-moderne,

- qu'il convenait de remédier à ce découplage, notamment au moyen du Catéchisme et du Magistère.

Bonne nuit à tous.

Scrutator.

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