Vous commettez deux erreurs :
1) Comme Luc, vous confondez le principe et la tolérance.
Si on peut, dans les faits, parce qu'on ne peut faire autrement, ou pour telle autre raison, tolérer l'erreur, on ne peut proclamer une erreur comme un principe, principe qui reposerait, de surcroît, sur la nature des choses, sur la nature de l'être humain, en l'occurrence, sur sa prétendue dignité (sans même distinguer la dignité ontologique de la dignité opérative etc ...) et même sur la Révélation. Or même le père Congar a admis que ce prétendu principe n'était nulle part présent dans la Révélation.
Si Dieu permet (ou même veut permettre) le Mal, même pour s'en servir, Il ne le veut pas, Il ne peut le vouloir tout court ! Et c'est bien toute la différence, encore une fois, qui existe entre le principe et la tolérance ... ;
2) Comme les Libéraux, de manière générale, vous voulez croire que la vérité s'impose par elle-même, en raison de sa force intrinsèque, outre l'intervention, qui serait habituelle en quelque sorte, du St Esprit.
D'une part, ce faisant, vous faites fi du péché originel, des blessures d'ignorance, de faiblesse, de malice et de mauvaise concupiscence. Or, à cause du péché, "rationae peccati" comme le dit l'Eglise, le Bien, précisément, ne s'impose plus parmi les hommes par sa force et par son évidence ! La part de passion, de violence, d'intérêt et d'irrationalité, présente chez l'homme pécheur, est trop importante, trop forte !
D'autre part, vous ne distinguez pas l'intervention ordinaire de l'Esprit-Saint, de l'intervention extraordinaire de l'Esprit-Saint.
Or, l'intervention la plus courante de l'Esprit-Saint est l'intervention ordinaire, et précisément via l'Eglise et ses sacrements. L'intervention du type : miracle ou/et illumination, reste extraordinaire et vous ne pouvez faire comme si elle était normale ou habituelle, comme si elle était la norme dans la vie dans la vie des peuples et de l'Eglise. Un charismatique peut peut-être croire ce que vous dites sur ce point, mais pas un catholique !
D'où, précisément, la necessité de l'évangélisation et pour ce faire de la liberté de l'Eglise et de la seule Eglise !