Il faut bien entendu faire attention aux jugements rapides. Je ne suis pas sûr que Mgr Hass, qui ressemble à un gros bébé joufflu, mange beaucoup ou soit un ami des plaisirs. Je précise néanmoins que le post de Lycobates m'a bien fait rire. Je n'ai pu m'en empêcher et je suis certain que Mgr Haas doit aussi parfois en rire.
Le but de mon message ne fut pas de vous faire rire, même si cela ne nuit pas à la santé.
Mais je suis un peu alarmé par une possible interprétation de mon post (n'est-ce pas un anglicisme déplorable ?) comme purement satirique, sans plus.
Qui me lit, saura que je serais plutôt désolé de rire ou de faire rire au dépens de quelqu'un qui serait un prêtre ou un évêque de l'Eglise notre Mère.
Seulement : je ne considère pas un ecclésiastique qui célèbre le NOM et les nouveaux sacrements du cru conciliaire (même s'il était sur d'autres points de doctrine orthodoxe et de moeurs irréprochables) comme un tel prêtre ou évêque, même, et même SURTOUT, s'il célèbre ou, le cas échéant, simule célébrer, à la tête du client "tradi",
aussi le Sacrifice de la Messe et d'autres Sacrements de l'Eglise.
Au contraire, je crois qu'il est opportun de dénoncer la masquerade de la
High Church conciliaire, qui consiste à s'approprier des formes et des styles anciennement catholiques, que ce soit de bonne foi ou pas, pour faire joli, ou par vanité, ou en revanche par quelqu'autre motif aussi honorable que ce puisse être. Car je ne nierai pas que certains croient bien faire, et seul le Seigneur est leur juge, mais
objectivement , quelles que soient leurs intentions, ils nuisent
énormément à la Foi et à l'Eglise, car ils font croire aux fidèles que l' "ordinaire" existe de bon droit et légitimement à côté de l' "extra-ordinaire", ou vice versa, et qu'ils sont interchangeables, selon la disponibilité, ou la sensibilité, ou le goût, ou le vent du jour. Et que les structures usurpées par les modernistes, anciennement de l'Eglise catholique, le sont toujours, ou le restent ou le redeviennent quand on y remet une couche "tradie". Eh bien non.
La Réforme conciliaire, je ne vous apprends rien (et j'hésite de reproduire ici l'adjectif "bâtard" avec lequel feu Mgr. Lefebvre que vous aimez bien, et je vous comprends, caractérisait en son temps le clergé issu des séminaires des années 70 [dont font partie, peut-être malgré eux, MM. Burke et Haas], car cet adjectif empiète sur le côté de la morale individuelle et du for interne ce que je veux éviter à tout prix) : cette réforme est inacceptable et ne saurait aucunement co-exister avec ce qui était et est vraiment catholique.
Et c'est ce genre d'impostures - car c'est le mot approprié - appelé en haut lieu aussi "le Carnaval", qu'il faut démasquer. Puisque les autres ont déjà laissé tomber leurs masques par eux-mêmes.
Ce n'est donc pas vraiment rigolo, cher Maître.
Nous sommes plutôt en face d'une grande intention de prière. Car la crise que nous traversons, et dont nous entamons je le crois une phase plus obscure encore, est et sera davantage pour beaucoup une terrible tentation contre la Foi. Davantage parce que certaines solutions pour la préserver en ôtent (en y introduisant l'erreur et l'arbitraire du sujet) tout caractère surnaturel et la légèreté avec laquelle certains s'accomodent avec (notamment) une ecclésiologie jansénisante sinon franchement hérétique pour justifier leurs désobéissances et leurs réservations mentales donne froid dans le dos.
Mais ce débat nous n'allons pas pouvoir le mener ici, et il serait probablement stérile de toute façon.
Je m'arrêterai donc ici pour un bon verre de Saint-Aubin à votre santé et à celle de votre Mgr. Haas.