Bonjour et bon dimanche, Tibère.
Dans le contexte européen occidental, on ne peut qu'être frappé par le fait que l'Eglise catholique, d'une part, l'Union européenne, d'autre part, sont l'une et l'autre au pied du mur du réel.
1. Dans le cas de l'Union européenne, on ne peut qu'être saisi par ces propos récents de Pierre MOSCOVICI : "Si la Commission JUNCKER n'est pas la Commission de la croissance et de l'emploi, dans cinq ans, toute l'Europe sera fichue".
2. Dans le cas de l'Eglise catholique, il va bien falloir que les uns et les autres aient le courage et la franchise d'aller en direction d'une appréciation, d'une évaluation, d'une "herméneutique", susceptible de mesurer les écarts, entre la finalité officielle et la fécondité effective du Concile Vatican II, même si je suis convaincu, pour ma part, que c'est dès 1945 qu'un virage dangereux a été fort mal pris.
3. Je rappelle ici les appréciations ou évaluations successives auxquelles nous avons eu droit, en tout cas en France, en ce qui concerne la fécondité ou la fructuosité de la mise en oeuvre "à la française" du Concile Vatican II ; en effet, on nous a dit successivement
a) les fruits du Concile sont avant tout d'ordre qualitatif et non avant tout d'ordre quantitatif ;
b) les fruits du Concile se font attendre mais seront nombreux, car pour l'instant le Concile est assez mal appliqué, mais bientôt il sera beaucoup mieux appliqué ;
c) les fruits du Concile sont encore largement devant nous, car nous commençons seulement maintenant à comprendre pleinement comment il convient d'appliquer le Concile ;
d) les fruits du Concile ? Mais enfin, ne les cherchez pas avant tout dans sa mise en oeuvre ; cherchez-les bien plutôt dans sa mise en forme, dans les textes eux-mêmes !
4. A un moment donné, il faudra vraiment demander aux évêques actuels
- dans quels noviciats et séminaires ont été enfermées toutes les vocations religieuses et sacerdotales qui ont été "immanquablement" suscitées par le virage théologien et épiscopal fécond et génial qui a été négocié à partir des lendemains de la seconde guerre mondiale
- pourquoi les très bons experts et très bons Pères du Concile ont tous été renvoyés du jour au lendemain, fin décembre 1965, et ont été aussitôt remplacés par les théologiens et évêques à qui nous devons l'après-Concile, notamment sous Paul VI, que nous avons connu.
Car c'est bien comme çà que cela s'est passé, n'est-ce pas ?...
Bon après-midi et à bientôt.
Scrutator.
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