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"Chemin de Croix" un film inspiré de la FSSPX
par Polydamas 2014-11-01 18:27:33
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Certains disent que ce film est caricatural, d'autres pas, notamment parce que le réalisateur est passé quelques années par la fraternité St Pie X. Mais il est probable qu'il aurait pu s'abstenir du parallèle entre la névrose de la mère et l'attitude de la communauté. Donc, probablement, du bon et du carrément mauvais, voire agressif, mais si le réalisateur y évoque son passé, tout ne doit pas être complétement faux.


Bande annonce ici
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Chemin de croix : la tentation du Christ

<i>Chemin de croix,</i> avec Lea van Acken et Florian Stetter, a reçu l'ours d'argent du meilleur scénario au dernier Festival de Berlin.

Le long-métrage de Dietrich Brüggemann raconte le parcours d'une adolescente élevée dans une famille catholique intégriste, qui choisit de devenir sainte. Édifiant et terrifiant à la foi(s).

Maria, 14 ans, a la foi chevillée au cœur et au corps. Elle applique à la lettre les enseignements du prêtre de la paroisse catholique intégriste qui les prépare, elle et ses camarades, à la confirmation. Il leur répète à l'envi qu'ils sont des «soldats de l'amour». Leur mission est de «sauver les âmes» en gardant toujours le «sourire aux lèvres». Manger des gâteaux, écouter de la soul ou du gospel - des «musiques sataniques» - ou ne serait-ce que se soucier de son apparence sont autant de péchés susceptibles de détourner les êtres de Dieu.

Maria commence à douter le jour où elle rencontre un garçon. Sa mère, arc-boutée sur ses convictions religieuses, isole un peu plus l'adolescente, qui ne s'alimente plus. Acculée, elle occulte ses sentiments et décide donner sa vie à Dieu pour obtenir la guérison de son petit frère autiste.

On ne s'étonnera pas que Chemin de croix, du réalisateur allemand Dietrich Brüggemann, ait reçu l'ours d'argent du meilleur scénario au dernier Festival de Berlin. Le cinéaste n'est pas dans la dénonciation, il traite de l'endoctrinement avec une précision chirurgicale et un réalisme terrifiant de vérité. Sobrement mis en scène, son film est ponctué par les 14 étapes que Maria accomplit, à l'image du Christ. Un procédé qu'il avait déjà employé dans son premier long-métrage Neun Szenen (très remarqué à Berlin en 2006), où les longs plans-séquences fixes renforcent la rigidité des préceptes maternels.

Expérience personnelle

Face à son intégriste d'épouse, le père est quasi inexistant. «C'est souvent le cas dans la représentation de la Sainte Famille avec la Vierge Marie, Jésus et Joseph, qui n'a pas grand-chose à dire», a expliqué Dietrich Brüggemann, servi par des acteurs remarquables dirigés au millimètre près.

Le réalisateur a écrit le scénario avec sa sœur, en partant de leur expérience personnelle: dans leur enfance, leur père, catholique, a fait un retour à la religion, et la famille a appartenu plusieurs années à la Fraternité Saint-Pie X. «C'était très naturel pour nous, dit-il, les questions sont venues beaucoup plus tard. Nous n'avons pas eu besoin de nous documenter, nous avons puisé dans nos souvenirs. Ces catholiques, je les comprends complètement, de l'intérieur. Ils veulent suivre les pas du Christ. C'est pourquoi la structure du chemin de croix s'est imposée tout de suite à nous. Simplement, ils vont un peu plus loin que la religion moyenne. Et dans ce zèle, il y a une ambiguïté, comme dans toutes les choses humaines.»

Pour le cinéaste, la vie est un vaste paradoxe, et tout l'intérêt du cinéma est de le mettre en lumière. «J'aime révéler les aspects contradictoires de la réalité, permettre différents points de vue sur un phénomène. Il n'y a pas de message, ni d'interprétation univoque. Cette ambiguïté me plaît parce qu'elle laisse le spectateur libre de penser.»

«Chemin de croix», drame de Dietrich Brüggemann, avec Lea van Acken, Franziska Weisz, Florian Strette... Durée: 1 h 50




Et un article citant l'abbé de Tanoüarn, toujours dans le Figaro.


Chemin de croix, paradoxes sur la religion

En décrivant le destin d'une adolescente élevée dans une Fraternité et qui désire suivre les pas du Christ, Dietrich Brüggemann a puisé dans sa propre expérience pour réaliser un film à la fois fascinant et inconfortable.

«On cherche toujours une transcendance qui donne un sens à notre vie, dit Dietrich Brüggemann, réalisateur de Chemin de croix . Personne ne peut se passer de religion, même si elle va se loger dans des rituels profanes. Voyez le Festival de Cannes: c'est une Église avec ses pontifes, son clergé, la caste des critiques qui disent ce qui est bon ou mauvais - et à l'arrière-plan, le marché.»

On voit par là que le cinéaste allemand ne manque pas d'ironie. Mais il faut aussitôt la retourner: il ne manque pas non plus d'empathie et d'intelligence profonde de son sujet, puisé dans son expérience d'enfant. «Je comprends totalement le catholicisme dont je parle», dit-il.

C'est ce qui rend son film fascinant et inconfortable: structuré en quatorze tableaux qui correspondent aux stations du chemin de Croix, il décrit le destin d'une adolescente, Maria, élevée dans la Fraternité Saint Pie X, et qui prend très au sérieux l'idéal de suivre les pas du Christ. Trop? Le rigorisme des adultes ne l'aide pas à tempérer son zèle. Elle s'en va vers la mort en offrant ses souffrances pour son petit frère autiste. Et comme dans un film de Dreyer, le miracle a lieu: l'enfant a parlé, annonce la mère.

«Dans l'abstraction»

À travers des situations stylisées mais plausibles, le cinéaste scrute les rapports complexes de la foi, de la morale, de la psychologie, de la pathologie, de la mystique. Le film peut irriter les laxistes, à qui tout sens de l'exigence est insupportable, comme les intégristes, qui crieront à l'outrance. Mais il réserve au spectateur simplement attentif un exercice critique ambitieux, qui montre l'ambiguïté des choses en laissant l'interprétation libre. Où finissent les logiques humaines, où commence le mystère divin?

«Au premier degré, le film peut apparaître comme une charge de cavalerie lourde, au second degré, elle est plus subtile», commente le très cinéphile abbé Guillaume de Tanoüarn, qui a appartenu à la Fraternité Saint Pie X. Certes le personnage du prêtre l'a un peu gêné, notamment lors de la confession, trop caricaturale: «On ne peut être prêtre qu'avec le cœur, lui, il est dans l'abstraction.» Mais il admet qu'on peut reprocher à la Fraternité «une sorte d'intelligence cristalline du message chrétien, qui peut avoir sa grandeur mais qui risque de réduire la foi à la compréhension du monde».



On verra ici un débat surprenant où c'est le chroniqueur du Nouvel Obs qui critique le plus violemment ce film.

     

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