Si vous avez, comme je le crois si je ne me trompe, cher AVV-VVK, un certain âge, voire, comme moi, un âge certain, je veux dire bien passée la cinquantaine (mais loin de moi de vouloir vous vexer !), vous vous souviendrez sans doute plus ou moins du "bon vieux temps".
Or, au "bon vieux temps", on ne distribuait JAMAIS la communion pendant les enterrements, les messes d'obsèques, et ce principalement, parce que cette messe, parfois assez tardive dans la matinée, n'était presque jamais la première ou la seule dans la paroisse, le plus souvent elle s'ajoutait aux autres, paroissiales ou conventuelles, de l'office du jour, où tôt le matin les fidèles désireux de communier, l'avaient déjà fait (ou pu faire).
Et c'est très bien ainsi parce que, dans mes latitudes comme dans les vôtres, si je ne me trompe, où la coutume du "Opfergang" (la procession de l'offertoire) existe pendant les obsèques (le malheureux empereur Joseph II avait essayé d'interdire cette coutume dans ses territoires, mais on lui a fait peu de cas, et c'est très bien ainsi), la masse (parfois) des participants s'est déjà avancée une fois vers l'autel, à l'offertoire, pour rendre hommage au mort, présent sur le catafalque, et baiser la patène, et ce ne serait pas pratique de répéter ce mouvement, qui peut facilement prendre vingt minutes ou une demi-heure, voire plus, une deuxième fois pour distribuer la Communion.
S'y ajoute de nos jours, la circonstance aggravante de la perte de la foi quasiment généralisée, ce qui fait que le clergé catholique qui célèbre l'enterrement d'un fidèle, parfois resté le seul fidèle dans sa famille, agit avec prudence en maintenant la coutume de ne pas faire communier ni les ministres ni les autres présents.
Dans le NOM, il est évidemment impensable, actuosa participatio oblige, d'avoir une messe (ou "messe") sans communion (ou "communion"), cela n'existe plus tout simplement, et il est par conséquent normal que tout le monde s'avance, bredouille ou pas, comme les miliciens pour la distribution de la soupe.
Mais on me dit, figurez-vous, que la pénurie de clergé dans les communautés conciliaires (le saviez-vous ?) qui se sont appropriés de nos églises, les oblige aujourd'hui d'organiser des enterrements sans assistance ecclésiastique du tout, mais simplement un service d'adieu présidé par un laïc, je veux dire un laïc pour de bon.
Les voilà bien servis, cela leur apprendra.
C'est très conforme à l'hérésie luthérienne, qui maintient que c'est une abomination de faire célébrer le sacrifice de la messe pour les morts. Dont acte.