CHAPITRE II
II. Conditions qui augmentent notre mérite
1° Conditions tirées du sujet lui-même
237. (...) 2) D'ailleurs généralement le degré de grâce aura sur la perfection de nos actes une heureuse influence. Vivant d'une vie surnaturelle plus abondante, aimant Dieu d'un amour plus parfait, nous sommes portés à mieux faire nos actions, à y mettre plus de charité, à être plus généreux dans nos sacrifices ; et, de l'aveu de tous, ces dispositions augmentent certainement nos mérites. Qu'on ne dise donc pas que le contraire arrive parfois, c'est là l'exception, non la règle générale, et nous avons tenu compte de ce fait, en ajoutant toutes choses égales d'ailleurs.
Et comme cette doctrine est consolante ! En multipliant nos actes méritoires, nous augmentons chaque jour notre capital de grâce ; ce capital à son tour nous permet de mettre plus d'amour dans nos œuvres, et celles-ci n’en ont que plus de valeur pour accroître notre vie surnaturelle.
238. b) Notre degré d'union avec Notre-Seigneur. Ceci est évident : la source de notre mérite, c'est Jésus-Christ, auteur de notre sanctification, cause méritoire principale de tous les biens surnaturels, tête d'un corps mystique dont nous sommes les membres. Plus près nous sommes de la source, et plus nous recevons de sa plénitude ; plus nous nous approchons de l'auteur de toute sainteté, et plus nous recevons de grâce ; plus nous sommes unis à la tête, et plus nous recevons d'elle le mouvement et la vie. N'est-ce pas ce que nous dit Notre-Seigneur lui-même dans cette belle comparaison de la vigne : « Je suis la vigne et vous êtes les branches... celui qui demeure en moi et moi en lui, porte beaucoup de fruit. » (Joan., XV, 1-6). Unis à Jésus comme les sarments le sont au cep, nous recevons d'autant plus de sève divine que nous sommes plus habituellement, plus actuellement, et plus étroitement, unis au cep divin. Et voilà pourquoi les âmes ferventes, ou qui veulent le devenir, ont toujours recherché une union de plus en plus intime avec Notre-Seigneur ; voilà pourquoi l'Eglise elle-même nous demande de faire nos actions par Lui, avec Lui, et en Lui : par Lui, per Ipsum, puisque « nul ne vient au Père sans passer par Lui (Joan., XIV, 6) ; avec Lui, cum Ipso, en agissant avec Lui, puisqu'il veut bien être notre collaborateur ; en Lui, in Ipso, c'est-à-dire, dans sa vertu, dans sa force, et surtout dans ses intentions, n'en ayant d'autres que les siennes. (...)
Source : Précis de Théologie Ascétique et Mystique de Tanquerey, Desclée and Co, 1923
Que Jésus Miséricordieux vous bénisse
ami de la Miséricorde