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Avec le chant au lutrin,
par Yves Daoudal 2014-09-30 12:30:09
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sur les grands livres du XIXe siècle. Je crois bien que c'est unique, en tout cas en France.

Dans "La Nef", novembre 2011:

Le plain chant, ou « chant grégorien », pour tout le monde, aujourd’hui, c’est le chant mis au point par les moines de Solesmes au XIXe siècle par des recherches approfondies sur les premiers manuscrits. Il s’est répandu dans toute l’Eglise latine, notamment parce que ces travaux étaient solides, que Solesmes avait l’appui de Rome, et que les livres de Solesmes sont devenus les seuls utilisés. De ce fait on ne se souvient pas qu’il y avait « un autre plain chant » avant Solesmes, et qui a subsisté en certains endroits jusqu’à une époque récente. En France, il y a ainsi le « plain chant picard », dont on a quelques enregistrements réalisés dans les années 70, mais dont la qualité d’interprétation est très moyenne…

Le Haut-Anjou avait sa propre tradition de plain chant, et voici qu’elle revit, à la faveur du motu proprio de Benoît XVI sur la messe. En effet, depuis 2007, la messe est célébrée selon la « forme extraordinaire du rite romain » en l’église de La Roë, un village de la Mayenne angevine, où il n’y avait plus de messe depuis que le curé avait pris sa retraite. Le lieu est chargé d’histoire, puisque cette église romane fut l’abbatiale d’un monastère fondé par Robert d’Arbrissel (plus connu comme le fondateur de l’abbaye de Fontevraud).

La particularité de la messe à La Roë est la reprise du « chant au lutrin ». Des chantres en habit de chœur se groupent autour d’un haut pupitre où est disposé le livre des partitions liturgiques en grand format.

Et le chant est donc ce chant « d’avant Solesmes ». Dont on a dit un peu trop vite qu’il s’agissait du dernier état de la corruption du plain chant authentique. Il s’agit en réalité du dernier état d’une longue évolution, qui est d’une certaine façon une déviation par rapport aux principes du plain chant (notamment par son côté mesuré), mais qui est aussi un écho de ce que pouvait être le chant ecclésiastique médiéval. Avec un côté « rustique », terrien, voire pesant (ou…viril), qui est à l’opposé du côté éthéré, voire maniéré (ou… asexué) de ce qu’on a pu faire, ici et là, du chant de Solesmes.

D’autre part, ce plain chant a conservé des extensions qui ont enrichi certaines pièces, qu’on appelle « faux bourdon », et qui sont en fait des éléments polyphoniques rudimentaires mais expressifs ; eux-mêmes semble-t-il enrichis d’une certaine influence… corse... qui me paraît quelque peu exotique pour la Mayenne, fût-elle angevine.

Les Chantres de La Roë ont enregistré un CD qui permet de se rendre compte de leur remarquable travail liturgique, et de ce qu’est la messe des dimanches et fêtes en l’antique abbatiale de La Roë, qui devait résonner de chants presque analogues lors de sa fondation…

• Le CD, réalisé par les éditions d’Héligoland, est disponible au Centre culturel Robert d’Arbrissel, abbaye de La Roë, 7 rue Robert d’Arbrissel, 53350 La Roë.

     

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