Le tilak n’est pas le signe de Shiva, mais, selon certains, le troisième œil de Shiva. Malgré son origine hindouiste, le tilak est devenu un rite d’accueil profane dont la connotation religieuse n’est finalement pas claire dans la volonté de ceux qui l’apposent. Jean-Paul II a-t-il voulu y voir un signe authentiquement religieux? Cela dit, il est surprenant de la part d’un pape de recevoir ce rite d’accueil alors qu’il est en ornements. La photo de cette scène, largement utilisée, est la n° 23 bis tirée de “Pierre m’aimes tu?” de Daniel Leroux, photo particulièrement saisissante. Cela se passe dans un stade plein de monde. Jean-Paul II est en ornements, chasuble, mitre, férule, suivi d’enfants de chœur en surplis et les mains jointes. Il s’apprête à célébrer la messe. C’est là qu’une femme (chrétienne, baptisée?) lui applique sur le front le tilak, pastille de poudre rouge, à ne pas confondre avec les cendres sacrées du vibhuti qu’on lui appliquera trois jours plus tard. On aurait mieux accepté ce geste dans des circonstances non sacramentelles, à son arrivée à l’aéroport par exemple, là où il avait coutume de baiser le sol. En revanche, il n’y a pas l’ombre de communicatio in sacris dans les images de Mgr de Galarreta couvert de fleurs au cours d’une fête profane. Pourtant, les messes hindouisées du même pape constituent un fait beaucoup plus grave et significatif de la position constante du pontife. Un article de Cornelia Ferreira paru dans “SSPX newsletter of the district of Asia” de janvier-juin 2004 décrit bien la chose. En voici un extrait : “La messe de béatification de mère Teresa fut concélébrée le 19 octobre 2003 sur la place Saint Pierre de Rome par le pape Jean-Paul II et le cardinal Lourdusamy. L’archevêque Piero Marini expliqua “qu’il fallait voir là un effort pour incorporer les expressions culturelles des nations d’où viennent les nouveaux saints et bienheureux”. Après le kyrie et la béatification, commença une cérémonie hindoue puja. Pour apaiser la colère des divinités, spécialement des divinités femelles, les dons incluent le sang et la chair d’animaux sacrifiés. Une icône en forme de cœur, largement dimensionnée, contenait une ampoule du sang de la bienheureuse.” Le film complet de cette messe aux rites bariolés, serait sans doute plus probant que la photo de Jean-Paul II recevant le tilak pour montrer les dérives liturgiques de son pontificat. Aujourd’hui, ce pape est mort et canonisé. Piero Marini a été congédié par Benoît XVI. Nous ne sommes pas certains que le pape François soit amateur de liturgies exotiques. Mais déjà on parle d’un rappel de Piero Marini à un poste important de la Curie romaine.

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