François est un pape post-conciliaire. Vatican II, il ne l'a pas vécu, pas connu directement. Il en a vu les soubresauts. Peut-être que le concile fait partie de la normalité, à tel point qu'il n'y a pas lieu de s'y étendre en le citant à tout bout de champ. François cite peu le magistère pré-conciliaire, mais il cite peu Vatican II, concile qui est souvent absent de sa prédication. Même Evangelii Gaudium est peu conciliaire dans ses références.
En revanche, ce qui peut être inquiétant, c'est que Vatican II peut agir comme un mythe romantique, une sorte d'évènement idéalisé qui peut servir à de funestes opérations. On l'a vu avec certains cardinaux sud-américains dans des affaires comme les franciscains de l'Immaculée. On idéalise un moment qui, malheureusement, a été aussi celui d'un effondrement. On fait comme si Vatican II était une doctrine à part, alors qu'il contient peu de mises au point doctrinales (sacramentalité de l'épiscopat, etc.). Surtout, on fait comme si Vatican II avait tranché des points et enseigné des points définitifs. Or, Vatican II n'a pas tranché, et de façon volontaire. Par souplesse. Il serait paradoxal de lui prêter une autorité qu'il n'a pas et qu'il a écarté.
Ma conviction est que la crise doctrinale a frappé beaucoup d'intelligences au sommet. Elles vivent avec de grosses lacunes et Vatican II fait figure d'ersatz catéchétique... Cela est grave, car on voit les ravages d'une certaine époque où tout a été rejeté. Je ne dis pas qu'il y a ici et là des bonnes formations, mais il serait intéressant de savoir ce qui "nourrit" un séminariste de base.
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