CHAPITRE II
III. Du rôle de la Sainte Vierge, des Saints et des Anges dans
la vie chrétienne
1° La concupiscence de la chair
193. La concupiscence de la chair c'est l’amour désordonné des plaisirs des sens. A) Le mal. Le plaisir n'est pas mauvais en soi ; Dieu le permet en l'ordonnant à une fin supérieure, le bien honnête ; s'il attache le plaisir à certains actes bons, c'est pour les faciliter et nous attirer ainsi à l'accomplissement du devoir. Goûter le plaisir avec modération et en le rapportant à sa fin, qui est le bien moral et surnaturel, n'est pas un mal c'est même un acte bon, puisqu'il tend à une fin bonne, qui en dernière analyse est Dieu. Mais vouloir le plaisir indépendamment de cette fin qui le légitime, le vouloir par conséquent comme une fin à laquelle on s'arrête, c'est un désordre, puisque c'est aller contre l'ordre très sage établi par Dieu. Et ce désordre en amène un autre : quand on agit pour le plaisir, on est exposé à l'aimer avec excès, parce qu'on n'est plus guidé par la fin qui impose des limites à cette soif immodérée du plaisir qui existe en chacun d'entre nous.
194. Ainsi Dieu a voulu sagement qu'un certain plaisir fût attaché à la nourriture pour nous stimuler à soutenir les forces du corps. Mais, comme le dit Bossuet , « les hommes ingrats et charnels ont pris occasion de ce plaisir, pour s'attacher à leur corps plutôt qu'à Dieu qui l'avait fait... Le plaisir de la nourriture les captive ; au lieu de manger pour vivre, ils semblent, comme disait un ancien et après lui saint Augustin, ne vivre que pour manger. Ceux-là mêmes qui savent régler leurs désirs, et sont amenés au repas par la nécessité de leur nature, trompés par le plaisir, et engagés plus avant qu'il ne faut par ses appas, sont transportés au delà des justes bornes ; ils se laissent insensiblement gagner à leur appétit, et ne croient jamais avoir satisfait entièrement au besoin, tant que le boire et le manger flattent leur goût ». De là des excès dans le boire et le manger opposés à la tempérance. Et que dire du plaisir encore plus dangereux de la volupté, « de cette profonde et honteuse plaie de la nature, de cette concupiscence qui lie l'âme au corps par des liens si tendres et si violents dont on a tant de peine à se déprendre, et qui cause aussi dans le genre humain de si effroyables désordres ? ».
Source : Précis de Théologie Ascétique et Mystique de Tanquerey, Desclée and Co, 1923
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