Pour ce qui est de l'opportunitas mortis, il est curieux de voir combien de bons prêtres n'ont pas survécu pour nous éclairer au plus fort de la crise. Si le bon Dieu avait donné dix ans de plus à un Berto, un Fenton, un Garrigou et tant d'autres. Notre perte est leur gain, leur gain est notre perte.
C'est certain.
Contrairement à ces prêtres, on constate que les architectes et responsables du désastre conciliaire ont souvent longue vie. Ce n'est pas un paradoxe, je crois. C'est comme si le Bon Dieu voulait donner aux chefs des modernistes le temps et le loisir, car souvent ils ont pu vivre longtemps dans une retraite, même si ce n'est pas un
otium cum (vera) dignitate, de mesurer l'ampleur des dégâts qu'ils ont causés, et de repenser leurs actes, de se resaisir, de faire marche arrière, de faire amende honorable, de détromper les fidèles ... Comme un
spatium verae poenitentiae, mais qui n'est pas utilisé ou mis au profit, au moins qu'on sache ...
le père Chenu, mort à 95 ans
le père Schillebeeckx, mort à 95 ans
le père de Lubac, mort à 95 ans
Mgr. Suenens, décédé à l'âge de presque 92 ans
le père Congar, mort à 91 ans
Mgr. Frings, mort à 91 ans
Mgr. Liénart, mort à 89 ans
l'abbé Ratzinger, en vie à 87 ans
Mgr. Tisserant, mort à 87 ans
Mgr. Alfrink, mort à 87 ans
Mgr. Bea, mort à 87 ans (mais déjà en 1968)
l'abbé Küng, en vie à 86 ans
le père Häring, mort à 86 ans
le père Rahner, mort à 80 ans
etc.
On peut encore allonger la série, elle est impressionnante, même s'il y a des exceptions, comme le père Courtney Murray, mort en 1967 à 63 ans.