Tout n'est pas avant tout ni seulement "une question de contexte", mais il faut peut-être se souvenir des intentions ou objectifs des jansénistes concernés à l'époque, quand ils lisaient la Bible ...
Nous ne pouvons pas, cher Scrutator, et ce n'est pas à mon regret, refaire ici la querelle janséniste.
Vous savez : je ne fais pas de procès d'intention aux jansénistes, ni à vous, ni à d'autres. Je me mets sur le plan des idées telles qu'un texte les exprime, tout simplement.
Si l'Eglise peut bien condamner, si besoin est, des opinions
dans le sens qu'en donne leur auteur (en témoigne la condamnation des cinq thèses de Jansénius, par les papes Innocent X et Alexandre VII), l'Eglise en revanche, quand elle juge et proscrit des erreurs, fait abstraction des
intentions purement subjectives de la personne qui les a proférées. Ainsi fit le pape Clément XI, qui dans l'
Unigenitus ne mentionne même pas le nom de Quesnel, auteur des 101 thèses condamnées, dont celles citées par moi plus haut.
Certes, si les personnes concernées, comme Quesnel et les Appelants, s'obstinent, l'Eglise ne peut pas les ignorer, elle se doit d'agir et ne peut pas les maintenir dans son sein. Le bien commun l'exige.
Mais la censure et la condamnation de leurs idées se fait purement selon les mérites ou démerites, au vu de la doctrine de l'Eglise, des ces idées mêmes, pas d'abord de leurs auteurs.
Ainsi la condamnation de ces 101 erreurs contenue dans la bulle
Unigenitus, ainsi que la bulle
Auctorem Fidei contre le brigandage de Pistoie, que j'ai citée aussi, qui sont des documents magistériels définitifs concernant la Foi, se situent au niveau des idées, pas des personnes historiques. Elles sont à prendre au pied de la lettre, en 1713 et 1794 comme en 2014.
De façon similaire, si nous acceptons les condamnations par le Concile de Trente des erreurs de Luther sur la justification, nous ne nous occupons pas des traumatismes et anxiétés qui, on le sait, ont troublé le moine Luther et sont probablement en large mesure responsables de ses idées et de son opiniâtreté à les défendre, en d'autres mots: les circonstances historiques et les motivations subjectives de l'hérésiarque. C'est important pour l'historien, et humainement parlant, c'est dramatique pour Luther, et Dieu seul sait le degré de sa responsabilité subjective au moment du jugement, mais tout cela n'a strictement rien à voir au moment de taxer d'hérétique ou non certaines opinions, clairement exprimées dans des écrits, et le devoir de maintenir ce jugement définitif pour toujours.
Je vous remercie de m'avoir corrigé, mais alors que penser de ceci ...
Oui, cher Scrutator, que penser ?
Ce que je pense quant à moi est très clair.
Les textes auxquels vous renvoyez ne sont pas conformes à la doctrine multiséculaire de l'Eglise et n'émanent pas de l'Eglise et de son hiérarchie légitime.
Punctum.
Mais c'est une discussion que nous ne pouvons pas mener ici sur le forum.
Je me tiendrai à cela.