Bonjour et merci, Lycobates.
A mon sens, mais je me trompe peut-être, la lecture de la Bible
a - n'est nécessaire que quand elle est possible, culturellement et matériellement possible, mais une Bible ne coûte pas toujours cher,
b - est nécessaire quand elle est possible, sous réserve de certaines précautions ou précisions, d'une certaine prudence dans la pratique,
c - n'est pas réservée "aux professionnels de la profession", mais constitue une tâche à accomplir pour tous ceux qui le peuvent, d'autant plus que la lecture chrétienne de la Bible a une vertu informative et une vertu performative,
d - n'est pas suffisante, compte tenu du rôle et du statut de la Tradition, et de l'autorité du Magistère, interprète de l'Ecriture et de la Tradition, dès lors que ceux qui sont en charge du Magistère
- acceptent de se laisser inspirer avant tout par la Parole de Dieu (l'Ecriture ET la Tradition) et par le Magistère antérieur,
- résistent à la tentation conformiste, mimétique, orgueilleuse ou paresseuse, de se laisser inspirer avant tout par l'esprit du monde et par le sens de l'histoire.
Voici quelques textes, parmi d'autres possibles, bien sûr :
Ici.
Ici..
Ici...
Par ailleurs, mais là aussi, je me trompe peut-être, les "hérésies" qui ont tant fragilisé l'Eglise catholique, depuis les débuts de la crise moderniste, à la fin du XIX° siècle, ont été (et sont toujours) davantage des hérésies d'origine philosophique que des hérésies d'origine biblique, ce qui ne signifie évidemment pas qu'elles sont restées sans conséquences dommageables, sous l'angle de la lecture de la Bible, de la relation à l'Ecriture.
Le moins que l'on puisse dire est que la priorisation de l'exégèse historico-critique, souvent tenue pour une fin en soi, a longtemps fait obstacle à une exégèse "théorico-mystique", qui s'attache avant tout à la contemplation du message et à la contemplation du mystère.
Enfin, je ne sais si la statistique qui figure ci-dessous est encore exacte :
" En France, en Espagne et en Italie, 80 % des catholiques pratiquants n’écoutent la Bible que le dimanche et à peine 3 % la lisent tous les jours. "
Mais si elle est encore exacte, elle est "un peu" préoccupante.
Soyons catholiques, mais ne soyons pas "abiblistes", suis-je tenté d'écrire...
Ce qui précède ne signifie en rien que je considère que vous avez tort d'écrire ce que vous écrivez, mais il me semble que les catholiques disposent en eux d'une telle marge de progression, en termes de lecture fréquente de la Bible, que l'on peut difficilement faire passer celle-ci pour avant tout dangereuse ou pour avant tout secondaire ou subalterne.
Bonne journée et à bientôt.
Scrutator.