L'interdiction médiévale relevait d'une société en stagnation ou supposée comme telle. Or, à partir de la Renaissance, le monde grandit brutalement. Il faut aux aventuriers des moyens innovants pour réussir leurs entreprises risquées.
Qui dit expansion économique dit distribution des financements. Le marché est le moyen le plus efficace de le faire car il agit de gré à gré loin des caprices du Prince. Pour qu'il y ait marché, il faut qu'il y ait la chose et la valeur de la chose. L'intérêt est précisément cette valeur: le loyer de l'argent.
Le prêteur est tout aussi responsable que l'emprunteur. Fors la mauvaise foi, le prêteur risque de perdre son bénéfice. De fait, il aura à cœur de s'assurer de la solvabilité de son client. C'est pourquoi l'intérêt net ne sera pas excessif par rapport à l'exposition au risque. C'est ainsi que la main invisible du marché vient au secours de la morale.
Le rôle de la puissance publique est ici de réglementer la pratique et de maîtriser la circulation de l'argent à travers son institut d'émission, prêteur en dernier ressort.
Fondamentalement, il n'y a aucun problème avec l'intérêt. Ce qui est moralement répréhensible, c'est la pratique de l'usure qui appauvrit effectivement tout le monde. Elle n'est possible que dès lors que le prêteur dispose de moyen de coercition excédant le droit commun. Le prêteur imprudent doit, et c'est la vraie morale, pouvoir faire faillite. L'emprunteur malheureux doit aussi avoir cette possibilité. Cette remise à zéro permet de supprimer les acteurs économiques inefficaces et inefficients ou obsolètes et, ainsi, de maintenir un niveau de prospérité moyen en expansion.
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