On ne peut traiter de la même façon des périodes historiques, voire pré-historiques, mais où l'homme existait, et la longue période qui va du "Big Bang" à l'apparition de l'homme sur la Terre.
Mettre exactement sur le même plan, le récit que fait la Bible d'un personnage historique et celui qu'elle fait de l'apparition des premières étoiles dans le Ciel et de la vie dans les océans, alors que personne n'y était, n'est pas pertinent. Il ne s'agit pas du même type littéraire.
En un mot, même si les deux récits sont vrais, ils ne peuvent être étudié et interprété de la même manière.
En tout état de cause, la position officielle de l'Eglise catholique à ce sujet est rappelée ci-dessous :
1) "Dans son encyclique Providentissimus Deus, le pape Léon XIII affirme l'inhérence des Écritures saintes, mais en rejetant les interprétations purement littérales de celles-ci. Il affirme en effet qu'il ne peut y avoir de contradiction entre la science véritable et les écrits bibliques s'ils sont correctement expliqués. Cette encyclique donna une véritable impulsion aux études bibliques, afin que l'exégèse moderne soit en harmonie avec les découvertes scientifiques de son époque.
En publiant en 1943 l'encyclique Divino afflante Spiritu, le pape Pie XII réaffirme les positions de son prédécesseur, loue les découvertes récentes de la Commission biblique pontificale et de l'École biblique et archéologique française de Jérusalem et considère que la méthode historico-critique peut être acceptable lorsqu'elle est nourrie par une grande foi en l'Esprit Saint.
En 1993, cinquante et cent ans après la parution des encycliques précédentes, un document de la Commission biblique pontificale, L'interprétation de la Bible dans l'Église, est présenté par le cardinal Joseph Ratzinger au pape Jean-Paul II. Les interprétations concordistes fondamentalistes, donnant le caractère de vérité scientifique à des détails de la Bible, y sont rejetées de façon explicite, et un large tour d'horizon des diverses méthodes d'étude et de leurs apports est effectué".
2) "Le concept d'innérance (ou d'inhérence ?) est aussi employé par l'Église catholique dans un sens restreint : Si les Saintes Ecritures ne contiennent pas d’erreur en matière de foi, la constitution conciliaire «Dei Verbum» promulguée par le Concile Vatican II rappelle que la Révélation traduit la volonté qu’a Dieu de se faire connaître aux hommes tout au long de l’histoire du peuple élu, par la parole des prophètes et d’une manière totale dans la personne de Jésus-Christ.
L’Église n'entend pas se prononcer sur les domaines scientifiques, Elle rappelle seulement l'historicité des quatre évangiles canoniques en ce qu'ils nous transmettent fidèlement ce que Jésus a fait et enseigné.
Outre les quatre sens de l'Écriture, l'Église catholique rappelle l'existence de styles littéraires, qu'il est nécessaire de connaître et de bien distinguer, pour interpréter correctement les Écritures :
« Cependant, puisque Dieu, dans la Sainte Écriture, a parlé par des hommes à la manière des hommes, il faut que l’interprète de la Sainte Écriture, pour voir clairement ce que Dieu lui-même a voulu nous communiquer, cherche avec attention ce que les hagiographes ont vraiment voulu dire et ce qu’il a plu à Dieu de faire passer par leurs paroles. Pour découvrir l’intention des hagiographes, on doit, entre autres choses, considérer aussi les « genres littéraires ». Car c’est de façon bien différente que la vérité se propose et s’exprime en des textes diversement historiques, ou prophétiques, ou poétiques, ou même en d’autres genres d’expression. Il faut, en conséquence, que l’interprète cherche le sens que l’hagiographe, en des circonstances déterminées, dans les conditions de son temps et de sa culture, employant les genres littéraires alors en usage, entendait exprimer et a, de fait, exprimé. » (Chap III)"