La conscience réside essentiellement dans l'intelligence et elle fait porter des jugements sur ce qui est bien ou mal, ce qu'on doit faire ou éviter.
Au passage, la conscience va expliquer aussi à la personne qu'elle doit approfondir tel point, s'interroger sur tel aspect déraisonnable de sa (fausse) religion, demander conseil à une personne plus éclairée pour former sa conscience : la conscience fait un devoir à la personne de former sa conscience.
Bien entendu, Dieu peut faciliter le travail de l'intelligence (notamment en écartant les obstacles qui font qu'en réalité on ne ...veut pas comprendre - toujours ce rôle de la volonté ; ou en faisant qu'on veut découvrir la vérité et le bien), mais ce n'est pas à ce niveau là que le pélagianisme joue.

Le péché, lui, réside dans la volonté : je sais que telle chose est un mal, et je le fais quand même, je sais que je dois faire telle autre chose (et aussi que je dois former ma conscience) et je ne le fais pas.
La grâce va essentiellement aider la volonté à (vouloir faire et) faire le bien et éviter le mal.
C'est là que l'erreur pélagienne intervient : la volonté suffirait pour décider de faire, et faire, le bien, et pour suivre sa conscience.

N y a t il pas un risque de laisser croire que l'homme n'a plus besoin de la grâce et peut se sauver tout seul, simplement en suivant sa conscience ?

Pour suivre sa conscience, la grâce est nécessaire.
Mais il ne faut pas non plus tomber dans l'erreur inverse, celle des jansénistes qui disaient : "la grâce m'a manqué".
Tous ont les grâces suffisantes - mais là, on partirait dans des querelles insensées.
St Alphonse de Liguori, docteur de l'Eglise, tranchait ces querelles en disant : celui qui prie se sauve certainement, celui qui ne prie pas se damne certainement.

     

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