Rebonjour à Lycobates,

Dans l'absolu, à la limite, je ne sais pas qui est le Pape François, mais je sais ce qu'il n'est pas : il n'est pas, ne veut pas être, et ne veut pas que l'on puisse dire qu'il pourrait être, un continuateur "bénédictin" du positionnement de Benoît XVI.

Je ne dis pas qu'il est un continuateur non "bénédictin", ni qu'il est un démanteleur non "bénédictin", du positionnement de Benoît XVI, mais j'affirme seulement qu'il n'en est pas un continuateur "bénédictin" : si, dans une certaine mesure, Pie XII A ETE un continuateur de Pie XI, en revanche, François N'EST PAS "un "Benoît XVII" qui aurait décidé de s'appeler autrement".

Je suis sûr que cela n'aurait aucun sens, si le Pape actuel essayait d'imiter le style pontifical de son prédécesseur, par ailleurs, il peut être légitime qu'un Pape priorise certains thèmes, différents de ceux priorisés par son prédécesseur, mais je ne suis pas sûr que la non continuation du positionnemenent de Benoît XVI par son successeur s'explique seulement par des différences d'ordre stylistique ou thématique.

Il serait injuste de regretter que le Pape François ne soit pas un continuateur "ratzingérien" de son prédécesseur, alors que Benoît XVI, comme Luc PERRIN l'a rappelé ici même, n'a pas été aussi "ratzingérien" qu'il aurait dû pouvoir l'être, entre 2005 et 2012.

Mais il est objectif de dire que le Pape François ne se situe pas, d'une manière obsessionnelle, ou, en tout cas, prédominante, dans le prolongement programmatique du positionnement de son prédécesseur.

Le problème est le suivant : au coeur du positionnement de son prédécesseur, il y avait des éléments personnels, mais aussi des éléments que Jean-Paul II devait lui-même à une partie du positionnement de Paul VI.

J'ai bien peur que le Pape actuel dise vouloir prendre appui, ou prenne effectivement appui, sur une tout autre partie du positionnement de Paul VI, une tout autre partie qui correspond davantage aux quatre premières années (de 1963-1964 à 1966-1967) qu'aux quatre dernières années (1974-1975 à 1977-1978) du pontificat de Paul VI.

Je m'exprime de cette manière dans l'espoir de me faire comprendre (ET DANS L'ESPOIR DE ME TROMPER !), mais j'ai bien conscience du fait que tout le pontificat de Paul VI n'a pas été placé

- au début, sous le seul signe de "l'ouverture" démesurée, génératrice de fragilisation,

- à la fin, sous le seul signe de "l'identité" réaffirmée, propice à une consolidation.

A bientôt.

Scrutator.

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