Bonjour et bonnes fêtes de Pâques à jejomau.
1. Je réagis rapidement, au contact de la deuxième phrase que vous citez :
" Mgr Pontier refuse l’obstacle, évite d’affronter le bilan épiscopal lamentable depuis 40 ans, se lance dans les poncifs creux, bavasse sur ses pauvres matériels, espérant le salut dans l’intercommunalité et l"Europe technocratique. Ce triste sire espère que le "chemin de dialogue, de concertation, d’accords" résoudra les guerres, inexistantes sur notre territoire pourtant spirituellement moribond. "
2. A mon avis, si notre territoire est spirituellement moribond, c'est précisément non malgré l'inexistence, mais à cause de l'existence de guerres, non militaires, mais financières, juridiques, maçonniques, médiatiques et politiques, qui sont menées, depuis déjà plusieurs décennies, notamment et surtout depuis le milieu des années 1970, contre la conception de / la relation
- à la culture et à la nature,
- à l'esprit humain et à la vie humaine,
- à l'économie et à la société,
- à l'histoire et à la mémoire,
qui est la conception ou la relation, à la fois exigeante pour l'homme et respectueuse de la réalité, la plus vivifiante qui soit, pour une population donnée, sur un territoire donné.
3. Ce qui est désastreux, me semble-t-il, dans ce qui est à l'origine du positionnement pusillanime épiscopal constaté et déploré ici, c'est le perseverare diabolicum qui est commis par chaque Président de la CEF, au contact et au moyen d'un diagnostic préalable, d'inspiration gaudium-et-spiste, qui date officiellement de 1965, alors que l'on en trouve des traces dès 1945, et qui est de plus en plus contredit, démenti, par la dégradation de la situation, non seulement dans le domaine de la Foi et en matière de moeurs, mais aussi dans d'autres domaines, dans lesquels il n'est vraiment plus possible de se complaire dans une attitude lénifiante, vis-à-vis des facteurs et des vecteurs qui sont à l'origine de cette dégradation.
4. Même dans l'Education nationale, notamment à la suite de la publication d'analyses critérisées comparatives internationales, il arrive que l'on reconnaisse que le diagnostic incantatoire qui a été à l'ordre du jour pendant une quarantaine d'années, de la réforme Haby à l'année 2004 ("le niveau monte") était un diagnostic optimiste ou utopique, non respectueux de la réalité ; je ne dis pas que l'on est passé de l'abandon de ce diagnostic fallacieux à des contre-mesures thérapeutiques efficaces et opportunes, mais, au moins, le diagnostic qui a fréquemment prévalu est à présent beaucoup moins formulé.
5. Quand on lit Mgr Pontier, on a l'impression qu'il est interdit de remonter des effets subis, au coeur de l'économie, au sein de la société, à leurs causes qui, elles, ont été et sont toujours essentiellement voulues, par ceux-là même qui en bénéficient, et qui savent bien que la fragilisation matérielle et spirituelle est un mode ou un type, un procédé ou un processus, de diversion ou de dressage collectif, qui leur est extrêmement favorable.
6. Ce positionnement pusilllanime me rappelle celui des responsables politiques
- qui approuvent toujours globalement les origines de la situation actuelle, la mondialisation,
mais
- qui déplorent toujours globalement les conséquences de la situation actuelle, à savoir la soumission des économies et des sociétés à un capitalisme financiarisé qui fonctionne à la privatisation des gains et à la socialisation des pertes.
7. Ce positionnement pusillanime condamne ceux qui sont en charge de la parole publique, qu'il s'agisse de responsables politiques ou de responsables religieux, à tenir, pour ainsi dire, un discours digne de celui d'accompagnateurs des familles des malades, au sein d'une unité de soins palliatifs en phase terminale.
(Bien entendu c'est une image : j'ai énormément de respect pour les personnes qui exercent cette activité, dans la vraie vie, et je ne doute pas un seul instant de leur aptitude et de leur aspiration à l'exercer d'une manière tout à fait humaine, et nullement pusillanime).
8. Comment des hommes d'Eglise peuvent-ils continuer à soutenir une Union européenne dont le caractère anti-démocratique, pseudo-démocratique, ou post-démocratique, est de plus en plus accablant, notamment et surtout depuis 2005, dans le contexte français : c'est face à cette question que je n'ai jamais réussi à obtenir la moindre réponse, de la part des intéressés.
9. La réponse officielle et permanente, la voici : "depuis 1945, l'Europe c'est la paix, et la paix c'est l'Europe, "donc", remettre en cause l'Europe, c'est remettre en cause la paix, et cela, ce n'est ni chrétien, ni humain".
10. Oui vraiment, la paix, dans cette Europe dans laquelle les oligarques ont déclaré une forme de guerre (anti)sociale, contre les populations, au point de qualifier de populistes ceux qui dénoncent cette guerre, je la vois prospérer, je la vois triompher, un peu plus chaque jour...
Enfin, ce positionnement pusillanime s'apparente dans mon esprit à de la non assistance pastorale à fidèles en danger, en danger de démotivation, de désorientation, face à des offensives, externes ou internes, contre la loi naturelle ou la Foi surnaturelle, qui sont tout sauf accidentelles, même quand elles se produisent sous couvert de "prise en compte nécessaire des évolutions légitimes des mentalités et de la société".
A bientôt.
Scrutator.