Peut-être, cher Lycobates, serez-vous moins affirmatif après avoir lu cet article : L’incroyable histoire du cardinal Morone. Il en ressort que ce sont plutôt les cardinaux soupçonnés d’hérésie par Paul IV qui avaient surtout manqué de prudence en se laissant influencer par de véritables hérétiques (ceux auxquels je faisais allusion dans ma réponse à Rémi) : les documents publiés par l’historien Massimo Firpo ne laissent guère de doute à cet égard.
Notez que je ne prends pas pour argent comptant la totalité de sa thèse (qui a apparemment convaincu l’Abbé Ricossa). Elle n’explique pas, par exemple, comment saint Pie V aurait pu, s’il avait été convaincu que Morone était un “dangereux hérétique”, solliciter comme il l’a fait sa désignation à la tête de la légation envoyée par le pape Pie IV au concile de Trente. Lui-même le rappelle à saint Charles Borromée lors du conclave qui suit la mort de Pie IV (et qui aboutira à l’élection, à son corps défendant, de saint Pie V). Mais il lui explique aussi pourquoi il est tout à fait opposé à l’élection du Cardinal Morone à la papauté :
“Personne n’estimait plus le candidat, puisque celui-ci lui devait d’abord son élargissement, ensuite sa légation d’Innsbruck et de Trente ; mais aucune apparence de compromission avec l’erreur ne pouvait entacher la réputation du nouveau Pontife? De ce chef, Morone n’offrait pas au Sacré-Collège les garanties nécessaires.” (Cardinal Grente, Le Pape des grands combats, saint Pie V, Fayard, p. 35.)
V.
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