Il y a des choses qui ne se perdent pas : par exemple le sacerdoce, qui imprime un caractère dans l'âme de celui qui le reçoit.

La dignité pontificale s'acquiert par l'ordination épiscopale, ou le sacre comme on voudra le dire. Elle est inaliénable.

Le fait qu'un évêque renonce à sa charge ne fait pas qu'il n'est plus évêque : il peut toujours ordonner des prêtres ou des évêques, comme l'a fait Mgr Lefebvre par exemple, alors qu'il n'avait plus la charge d'un diocèse.

Pour ce qui est du Pape, il reste évêque même s'il n'est plus évêque de Rome. Il a toujours la dignité pontificale.

Mais la dignité de Souverain Pontife n'est pas purement fonctionnelle - même si la volonté délibérée de Sa Sainteté de se présenter uniquement comme évêque de Rome pourrait le laisser penser.

Le Souverain Pontificat n'est pas un degré du sacrement de l'Ordre, mais est une constituante essentielle de ce sacrement. C'est par le Souverain Pontificat qu'est ramené à l'unité le sacerdoce dispersé à la surface de la terre.

Il ne s'agit donc pas uniquement de quelque chose d'extérieur, comme peut l'être une fonction. (Même si le fait de se promener avec un passeport au nom de Monsieur Bergoglio peut le laisser penser.) Il y a dans le Souverain Pontificat une sorte de consécration personnelle, qui ne s'efface pas du fait de la renonciation à la charge.

Il est donc excellent de se pencher sur ce qui reste utile pour l'Eglise dans cette consécration personnelle. Le Pape émérite n'est pas redevenu une personne privée. Sa personne est consacrée à l'Eglise d'une façon particulière. Sa prière, notamment, a une valeur spéciale.

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