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Le pape François et le concile de Trente (Yves Chiron in Présent)
par XA 2013-12-18 12:11:47
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Le pape François et le concile de Trente

Le concile de Trente, qui s’était ouvert le 13 décembre 1545, s’est achevé le 4 décembre 1563. Le pape François a nommé le cardinal Brandmüller, éminent historien de l’Eglise et ancien président du Comité pontifical des sciences historiques, son « envoyé extraordinaire » pour les célébrations qui ont marqué le 450e anniversaire de la clôture du concile œcuménique de Trente.

La lettre, en date du 29 novembre 2013, par laquelle le pape François a nommé le cardinal Brandmüller, est en latin et n’a pas été traduite. C’est dommage. Grâce à la traduction française que m’a envoyée un lecteur bienveillant, je peux relever quelques passages significatifs.

« Il convient, écrit le pape François, que l’Eglise revisite avec plus de clarté et d’attention la très abondante doctrine qui s’est dégagée de ce concile. »

Le concile de Trente a voulu « au plus haut point non seulement garder le dépôt sacré de la doctrine chrétienne, mais le rendre plus clair à l’homme pour que l’œuvre salvifique du Seigneur se diffuse dans le monde entier et que l’Evangile soit propagé par toute la terre ».

Le pape François ne croit pas, contrairement à certains théologiens, que l’enseignement du concile de Trente soit dépassé ou obsolète dans sa formulation ; « La Sainte Eglise, aujourd’hui encore, doit continuer d’étudier et de méditer cette si grande doctrine tridentine. »

L’« herméneutique de la réforme », que Benoît XVI a exposée dans son fameux discours à la curie romaine en décembre 2005, « ne se rapporte pas moins au concile de Trente qu’à celui du Vatican » estime le pape François. Car « ce mode d’interprétation met mieux en lumière une propriété insigne de l’Eglise que le Seigneur lui-même lui a accordée : “C’est un sujet qui grandit dans le temps et qui se développe, restant cependant toujours le même, l’unique sujet du peuple de Dieu en marche” (Discours à la curie romaine à l’occasion des vœux de Noël) ».



Jean-Paul II et le concile de Trente



Jean-Paul II était venu à Trente en 1995 et avait commémoré, lui, le 450e anniversaire de l’ouverture du grand concile œcuménique. Il avait présidé une rencontre de prière dans la cathédrale et avait prononcé un grand discours. Il avait défini le concile de Trente comme « la grande réponse de la foi catholique aux défis de la culture moderne et aux interrogations posées par les Réformateurs. Par son œuvre de clarification dogmatique et de relance pastorale, il a tracé les grandes voies de l’Eglise pour les siècles qui ont suivi, favorisant ainsi cet authentique humanisme chrétien qui devait porter de nombreux fruits dans la culture, l’art, la vie religieuse et sociale ».

Jean-Paul II avait insisté sur trois domaines où le concile de Trente avait « reproposé la doctrine catholique d’une manière précise et sans équivoque » :

• Dans le décret sur la justification, « une des acquisitions les plus précieuses pour la formulation de la doctrine catholique » disait le pape, le concile de Trente a voulu « sauvegarder, dans le processus de la justification de l’homme pécheur, le rôle que le Christ a confié à l’Eglise et à ses sacrements ».

• Le concile de Trente a su « formuler une théologie de l’Eucharistie qui nous paraît, aujourd’hui encore, étonnamment claire » et a voulu souligner « par des expressions précises et sans équivoque (vere, realiter, substantialiter), la réalité de la présence du Christ sous les espèces eucharistiques du pain et du vin ».

• La doctrine concernant le ministère ordonné a été rappelée et précisée : « en excluant que ses tâches puissent se réduire au seul ministère de la prédication de l’Evangile, on réaffirme qu’il existe dans le Nouveau Testament un sacerdoce visible et extérieur, avec pouvoirs de consacrer et d’offrir le vrai Corps et le vrai Sang du Seigneur, et de remettre ou de retenir les péchés ».

L’œuvre pastorale ou disciplinaire du concile de Trente ne fut pas moins importante : qu’il s’agisse du rôle des évêques, de la formation des futurs prêtres ou de la nécessité d’un catéchisme universel. La pastorale est indissociable de la doctrine, car, rappelait Jean-Paul II, « l’adhésion fidèle à la vérité révélée [est] la condition indispensable d’une pastorale adaptée et d’une authentique réforme de l’Eglise ».

YVES CHIRON

Article extrait du n° 8001 de Présent du Samedi 14 décembre 2013

     

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