Dans sa conférence du 17 mai 1982 à Montréal :
Mgr L après avoir analysé la pénétration du communisme à Rome dit
"je ne suis pas contre le pape, je viens au contraire au secours du pape, car le pape ne peut pas être moderniste, le pape ne peut pas être progressiste. S'il laisse faire, c'est de la faiblesse, ça peut arriver."
Il venait d'expliquer plus tôt dans la conférence que lors d'une audience de novembre 78 ce dernier était prêt à signer un acte libéralisant la messe, mais des cardinaux ont manoeuvré contre.
"le pape n'ose pas"
Ensuite il explique que chargé des relations avec la FSSPX, le cardinal Ratzinger ("très libéral au Concile", mais depuis sa nomination à Munich, conscient du danger des réformes, désireux de revenir au traditionnel") veut une solution, mais demeurait le problème de la messe. Mgr L rappelle qu'il est contre certaines choses du concile, pas contre tout le concile (après avoir dit que tous les textes ont été influencés par la lumière libérale,textes ambigus dont est venue la Révolution dans l'Eglise). Il donne pourtant son accord à la formule "interpréter le concile à la lumière de la tradition".
Mais
ayant été victorieux, les libéraux ont exigé du pape paul VI les places...c'est ainsi que Rome s'est trouvée occupée par les libéraux
Evidemment qu'il ne rejette pas tout par dessus bord, il s'agit d'une occupation. Votre citation précédente ne démontre rien sur la nature de "l'église conciliaire", vous extrapolez d'un propos, des considérations d'ordre philosophiques et théologiques.
Refuser la légitimité essentielle de l'église conciliaire ne mène pas au conclavisme, ni à la ruine de la structure. Si un pays est occupé par le parti de l'étranger, on ne rase pas le pays pour le libérer, comprenez-vous ? Mgr L montre ensuite comment un cardinal alors que JPII souhaitait un accord,a ruiné toutes les discussions en refusant que l'on donnât quoi que ce soit à la FSSPX,
Le pape a changé immédiatement, n'étant pas un homme fort, ayant eu comme peur, devenant craintif, et ayant totalement changé d'opinion....Je viens au secours du pape . Je suis sur que dans son coeur le pape est profondément inquiet et qu'il cherche un moyen.....
Saisissez-vous donc ? Mgr Lefebvre ne peut pas imaginer que le pape, en tant que lui, soit un ennemi intrinsèque. Il le pense faible, mais gouvernant une église dont les cardinaux sont majoritairement partisans de solutions modernistes. De même pense-t-il que le pape Jean XXIII est mort des excès du Concile. Sur le rôle du paul VI il y a beaucoup de choses, mais on retient des faits épouvantables (le cardinal secrétaire d'état, numéro II de l'église était moins bien reçu que Bugnini), le pape n'ayant pas lu par exemple les textes sur la messe (dixit le cardinal Journet), non passés au St Office.
CQFD il s'agit bien d'une occupation. Mgr Lefebvre rappelle avoir été témoin que le cardinal préfet de la congrégation, avait proposé de se mettre à genoux devant le pape, et conclue "celui qui commande ici, ce n'est pas moi" (cf Bugnini, qualifié d'infiltré pour détruire l'église). Mgr L le dit dans cette conférence de 1982, je l'ai en audio
ce n'est pas l'Eglise, ce n'est plus l'Eglise, on n'a jamais vu ça dans la Ste Eglise
Comme le disait le père Calmel
trop souvent quand il s’agit de ne pas se couper de Rome, on a formé les fidèles et les prêtres dans le sens d’une crainte en partie mondaine de sorte, qu’ils soient pris de panique, qu’ils vacillent dans leur conscience et n’examinent plus rien aussitôt que le premier venu les accuse de ne pas être avec Rome .
Ce n'est pas un problème de sédévacantisme, terme qui vous sert à interdire les débats, mais un problème
d'occupation. Lisez la préface du catéchisme sur le modernisme du père Lémius, paru dans Itinéraires, justement destiné "aux jeunes de Mgr Lefebvre", il vous explique votre erreur de "premier venu". Vous préférez supposer que la Ste Eglise aurait "excrété" de par elle-même, de sa propre substance, l'église concilaire, si vous ne voyez pas ce à quoi cela vous entraîne... je ne puis rien pour vous.
Les innovations post conciliaires ne sont pas d’Eglise, n’engagent pas notre obéissance, seront manifestement rejetées lorsque prendra fin l’occupation de l’Eglise.
ainsi que le père Calmel (encore lui) l'a écrit.
Accordez-moi d'avoir plus confiance en lui, qu'en vous.