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Etude
par origenius 2013-06-18 10:27:46
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Remarques à propos de quelques références islamiques relatives au Grand Labyrinthe de la Cathédrale de Chartres.

L'appellation complète de la Cathédrale de Chartres est :

"L'Insigne Basilique Cathédrale de Chartres".



PRÉSENTATION

L'étude qui suit a pour but de présenter les informations et éclaircissements concernant les références islamiques inscrites, selon nos observations, en guise de "signature" personnelle (*), par le Maître-maçon constructeur du Grand Labyrinthe de la Cathédrale de Chartres, que nous nommerons : GLCC (**)

(*) Les Maîtres d'œuvre, dès cette époque, avaient pris l'habitude d'apposer leur sceau particulier ou signature à leurs ouvrages.

(**) Les références techniques et matérielles de notre étude découlent du livre de J. et 0. Ketley-Laporte : "Chartres : le labyrinthe déchiffré", Éd. J.M. Garnier 05/97.

Toutefois, avant d'en venir directement aux références islamiques concernées, diverses questions préalables se posent concernant la signification des labyrinthes, leur intégration dans un lieu de culte catholique romain et leurs rapports possibles avec l'ésotérisme islamique ; ce que la polysémie symbolique favorise, et dont rendent compte plus particulièrement les œuvres de René Guénon (*) et de Titus Burckhardt (**), concernant notre sujet.

(*) En particulier, les études réunies par Michel Vâlsan dans "Symboles fondamentaux de la Science sacrée", Éd. Gallimard et sa monographie consacrée à "Saint Bernard", aux Éd. Traditionnelles.

(**) En particulier "Principes et méthodes de l'Art sacré", Éd. Derain ; et "Chartres et la naissance de la cathédrale", Éd. Arché-Nef de Salomon.

INTRODUCTION GÉNÉRALE AU SYMBOLISME DES LABYRINTHES

Depuis plusieurs années nous avions l'occasion de contempler un "logo" représentant de façon schématique le GLCC. Cette approche était donc guidée par la seule réalité symbolique, c'est-à-dire sa fonction de rattachement et de pont vers l'innommable, selon les modalités que nous allons préciser des "petits" et des "grands" mystères. (*)

(*) René Guénon p. 392 note 6 des "Symboles fondamentaux de la Science Sacrée" nous dit : "Il peut naturellement s'agir, suivant le cas, soit du centre d'un état particulier d'existence, soit de celui de l'être total, le premier correspondant au terme des "petits mystères" et le second à celui des "grands mystères".

Ainsi, d'une part concernant les "petits mystères", le labyrinthe, par le biais de son centre, rejoint au terme de son parcours, constitue, pour le "moi", un fil d'Ariane particulier, à travers les ténèbres, vers l'axe principiel lumineux d'où émanent les états d'existence particuliers. (*)

(*) Qorân XXIV 3J : "... Lumière sur lumière ! Dieu guide vers sa lumière qui il veut ... ". Et, en analogie avec notre quête de la lumière, Qorân XXXVI 80 : "C'est Lui qui, pour vous, a dans l'arbre vert (L'Arbre de Vie) placé du feu dont vous utilisez la flamme".

D'autre part, concernant les "grands mystères" le labyrinthe peut constituer le "chemin" du moi individuel vers le Soi, indépendant de toutes ses manifestations, selon ce que la tradition hindoue nomme : "Sutrâtma" (*) et qui représente, à partir des êtres manifestés, leur lien à ce qui constitue leur origine commune et unique à savoir 1'"Hiranyagarbha" ; lequel correspond à l'embryon d'or, au germe initial présent en toute chose et accessible à partir de tout état, selon son "fil" particulier qui justement le rattache au Soi (**), racine sans racine ...

(*) René Guénon, op. cité, chap. LXVIII p. 400 à 403.

(**) Qorân L, 16 : "Nous avons créé l'homme, nous savons ce que son âme lui suggère ; nous sommes plus près de lui que la veine de son cou".

A cet égard, nous sommes obligés de constater que celui qui n'a pas développé, préalablement, en lui, cet aspect de la réalité, ne connaît rien à rien ; serait-il, par ailleurs, le plus savant dans l'ordre des connaissances exotériques et plus particulièrement, ici, dans celui relatif aux labyrinthes. (*)

(*) Cf. "Un fil d'Ariane pour le labyrinthe de Chartres", ouvrage collectif de l'Association des Amis du Centre Médiéval Européen de Chartres, dont le titre n'est que très partiellement justifié par les contributions savantes publiées ; comme si l'on était en attente d'une vérité cachée. L'étude de B. Burrichter étant la plus pertinente.

Ainsi l'éclaircissement d'une hypothétique origine historique des labyrinthes, n'est pas essentiel, et peut même rendre la question tout à fait obscure. En effet, selon nous, l'homme met en œuvre librement les symboles fondamentaux appartenant à la Science sacrée, selon sa situation existentielle et son évolution spirituelle. Et, ainsi il peut sembler qu'il les a un temps oubliés pour s'en ressouvenir en d'autres temps ; et ceci de façon totalement discontinue, dans l'ordre temporel, puisqu'il s'agit d'exprimer une vérité immuable et métahistorique qui a une correspondance en lui. (*)

(*) A cet égard, il n'est pas sans intérêt de considérer, comme le fait notamment la Kabbale juive, que les schémas des symboles fondamentaux sont inscrits structurellement en l'homme, synthèse du cosmos. L'on pourra, à cet égard, se reporter aux ouvrages de E. Hoffman, chap. II et III de "Mystique juive et psychologie moderne" et de Léo Schaya, chap. III et VI de "L'homme et l'absolu selon la Kabbale", Éd. Dervy. J. et 0. Ketley-Laporte, p. 34 de leur ouvrage reproduisent le labyrinthe gravé sur un des murs de la cathédrale de Poitiers et qui s'apparente de très près aux circonvolutions d'un cerveau ou à un cœur humain.

INTÉGRATION DU LABYRINTHE À UN LIEU DE CULTE CATHOLIQUE ROMAIN


En l'occurrence, le GLCC est intégré à un lieu de culte majeur, particulièrement éminent, qui représente par son architecture gothique, depuis la terre, l'élan de la Foi vers le Temple de la Jérusalem céleste. (*)

(*) T. Burckhardt, p. 10 : "Chartres et la naissance de la cathédrale", où il nous dit : "... pour les chrétiens l'église devait être l'image de la cité divine que Saint Augustin avait opposé de façon emblématique à la cité romaine ... ".

Et ceci est d'autant plus vrai que l'église, lieu eucharistique, est semblable au corps de la Vierge Marie recevant la présence de Jésus en elle.

En ce lieu, le labyrinthe marque de façon privilégiée l'intégration d'un ensemble symbolique de "cheminement" plus ancien que le rite présent (*) qui, faut-il le préciser, ne l'accepte et ne le reçoit que partiellement ; comme une sorte de rite propédeutique.

(*) Qorân XXII 67 : "Nous avons institué un rite particulier pour chaque communauté ; ses membres l'observent ... ".

Car, en effet, le labyrinthe représente symboliquement les moyens de secours divins mis depuis toujours à la disposition des hommes en tant que pèlerin ou cheminant. (*) Réalité intime qui existe en tout être par rapport et à partir de son état ontologique spécifique ; et ceci dans l'exacte mesure de son éloignement du Principe divin, auquel l'être doit retourner (**) inévitablement et que le rite catholique est aussi chargé d'accomplir et de réaliser selon des modalités spécifiques puisque le Christ est alors considéré comme cette Voie, elle-même.

(*) René Guénon, op. cité, p. 109 "Le labyrinthe met surtout en évidence l'idée d'un cheminement vers le centre caché".

(**) Qorân XXXVI 83 : "Gloire à celui qui détient en sa main la royauté de toute chose ! Vous serez ramenés vers Lui !". Et Qorân LXXXIX 27-28 : "Ô toi âme apaisée ... Retourne vers ton Seigneur satisfaite et agréée".

En ce lieu, le labyrinthe n'a donc sans doute pas même pour but de permettre au "cheminant" de rejoindre, selon l'ordre extérieur, le lieu : Tabernacle où la présence divine s'accomplit, selon le rite de l'Eucharistie (*) ou de la Transsubstantiation des espèces institué par la Cène et que confirma la présence de Jésus, dans son Corps de Gloire, après sa Résurrection jusqu'à son Ascension, auprès de ses disciples femmes (**) et hommes.

(*) Cf. Abbé Henri Stéphane, Tome I , Chap. VIII 4 de "l'Introduction à l'ésotérisme chrétien" Éd. Dervy ; M. Zundel "Le poème de la Sainte Liturgie" Éd. Desclée de Brouwer ; et C. Pickstock "Thomas d'Aquin et la Quête eucharistique" Éd. Ad Solem.

(**) Le lien entre le Corps de Gloire de Jésus et les femmes doit être particulièrement considéré. A cet égard il nous suffira de rappeler les rôles éminents de sa Mère Marie "Immaculée Conception" ; de Sainte Véronique (Vera icôna) dépositaire du linge sacré portant l'empreinte du visage du Christ lors de sa montée au Golgotha ; et de Marie de Magdala première personne à qui s'adresse Jésus après sa Résurrection, dont elle est chargée de transmettre la nouvelle aux disciples, d'abord incrédules, et au monde. Cf. le livre de P. Mourlon-Beenaert "Marthe, Marie et les autres - Les visages féminins de l'Évangile" Éd. Lumen Vitae.

A cet égard, l'on peut malheureusement voir dans l'état de délabrement matériel actuel du GLCC un signe révélateur de la situation d'obscurcissement où se trouve l'humanité présente, qui ne se rend plus compte du secours providentiel qui peut lui être apporté par un tel moyen de grâce.

A ce moment de notre réflexion un rappel historique nous sera très utile car il nous apprendra les circonstances au cours desquelles réapparut l'usage du symbolisme des labyrinthes dans les églises, usage depuis oublié. L'on sait que dès la fin du XIe siècle (1096) l'Église entreprit un ensemble de 9 expéditions armées en Terre Sainte, appelées croisades dont la dernière échoua devant Saint Jean d'Acre en 1291. (*)

(*) Cf. J. Richard, article "Croisades" dans Encyclopédie Universalis.

A partir de ce contexte qui dura près de deux siècles, l'on peut comprendre sans difficulté la résurgence de l'utilisation du labyrinthe comme un support-substitut du pèlerinage spirituel et conséquemment sa présence dans les nouvelles cathédrales gothiques apparues à cette époque. (*)

(*) René Guénon, op. cité p. 109 note 4 : "Le labyrinthe crétois était le palais de Minos, nom identique à celui de Manu, donc désignant le législateur primordial. D'autre part on peut comprendre, par ce que nous venons de dire ici, la raison pour laquelle le parcours du labyrinthe tracé sur le dallage de certaines églises au Moyen-âge, était regardé comme remplaçant le pèlerinage en Terre sainte pour ceux qui ne pouvaient l'accomplir ; il faut se souvenir que le pèlerinage est précisément une des figures de l'initiation, de sorte que le pèlerinage en Terre sainte est au sens ésotérique, la même chose que la "recherche de la parole perdue" ou la "queste du Sainte Graal". Ce que reprend l'étude de B. Burrichter citée en note 11, dans "Un fil d'Ariane pour le labyrinthe de Chartres".

A cette même époque la spiritualité cistercienne animée par le grand Bernard de Clairvaux qui fut au cœur de l'esprit des croisades, développa ce qui se présente finalement comme un équivalent chrétien du pèlerinage symbolisé de façon plus ancienne par le labyrinthe, à savoir : le culte marial, dont la Cathédrale de Chartres est un lieu privilégié. (*)

(*) Ce que notent très justement J. et 0. Ketley-Laporte chap. XI p. 155 à 168 de leur ouvrage très pertinent à cet égard ; et T. Burckhardt aux chapitres de son ouvrage, intitulés : "Les miracles de la Bienheureuse Vierge de Chartres" et "Les Vitraux sacrés".

L'on comprendra ici que, vu le rôle restreint aux seuls petits mystères du symbolisme du labyrinthe, se soient développés d'autres moyens concernant le pèlerinage spirituel et l'accès aux "grands mystères".

En effet, le culte marial est, pour ce monde, la voie privilégiée vers son fils Jésus, car son corps, on le sait, accueillit celui du Christ, Verbe de Dieu lui-même ; comme la Cathédrale symbole du "Corps" accueille le Tabernacle symbole de la Présence du Verbe en lui.

Ainsi d'ailleurs s'imposa la dénomination des cathédrales ou églises sous l'appellation : "Notre Dame" de Chartres, de Paris, etc.

CHRISTIANISME ET ISLAM

L'apparition au XIIe siècle, chez les Compagnons bâtisseurs, de nouvelles techniques de construction a permis l'élévation des cathédrales gothiques qui scellent à jamais la gloire de l'homme de foi du Moyen-âge. A cet égard, Titus Burckhardt dans son Maître livre, auquel nous nous référons, pose la vraie question : "D'où proviennent l'idée et le savoir technique sans lesquels personne n'aurait osé construire des voûtes aussi hardies ... ?

L'exemple déterminant, en fait, nous vient, par les croisades, de l'art islamique ... Et Bernard de Clairvaux lui-même recrutait ses propres équipes d'ouvriers d'un côté de la Méditerranée comme de l'autre ...

Et, à cet égard, il n'y a rien d'étonnant à ce que la coupole gothique trouve sa préfiguration dans la Perse du Moyen-âge ... D'ailleurs l'architecture gothique partage avec son modèle islamique l'enthousiasme pour le jeu géométrique des lignes, ainsi que l'aspiration à vaincre tout effet de masse et de pesanteur". (*)

(*) T. Buckhardt op. cité p. 93 à 95

Or certains indices chiffrés nous laissent penser que le Maître-maçon qui réalisa le GLCC avait une connaissance approfondie de l'ésotérisme islamique. A cet égard, l'absence, dans le livre de J. et O. Ketley-Laporte, de clef de déchiffrement qui donne la synchronie commune aux chiffres récurrents : 6, 11, 19 et 114, nous a conduit à rechercher une "signature" particulière, dont nous proposons ici l'authentification. (*)

(*) De son côté René Guénon note, en s'appuyant sur les observations de A.K. Coomaraswamy (op. cité p. 391 à 393 et note 1, p. 393) le rapprochement entre certaines gravures de Albercht Dürer, un "sceau" de Léonard de Vinci la chaîne d'union maçonnique, les labyrinthes d'église et les arabesques liées à la calligraphie.

Toutefois et cela doit être clair, la "signature" que nous découvrons, s'est voulue cachée, et ne remet nullement en question l'inscription du GLCC dans un ensemble architectural propre à un édifice catholique romain éminent, à savoir : orientation générale, cruciformité de l'édifice, rapports spécifiques au vitrail de la Vierge, cultes marial et christique liés au parcours du cheminant lui-même, concordances calendaires mariales, etc.

Ainsi le Maître-maçon dont nous cherchons à authentifier la signature a-t-il probablement mis en œuvre les indices observés sans même devoir en informer les autorités ecclésiastiques Maître de l'ouvrage. D'autant que ces signes de par leur polysémie à la fois sémantique (ou horizontale) et herméneutique (ou verticale) s'intègrent parfaitement à l'ensemble dont le "centre" est ici le même, rapporté au symbolisme des labyrinthes et du GLCC en particulier.

L'ésotérisme islamique, nous allons le vérifier, est ici seul susceptible d'apporter la cohérence suffisante à cet ensemble d'indices d'apparence disparates ; même si chacun d'eux peut recevoir des significations particulières dans d'autres champs sémantiques ou herméneutiques.

RÉFÉRENCES ISLAMIQUES DU GLCC





Figure du GLCC comportant :
- Une circonférence au diamètre de 12455 mm et au périmètre de 39128,54 mm.

- 114 crénelures extérieures.
- 11 anneaux de circulation, pour un parcours d'environ 261,5 m.

- Un motif central composé d'une "Rose Mystique" à 6 pétales autour du calice central

De fait, le Maître-maçon qui a conçu le GLCC a placé en bordure extérieure de celui-ci 114 "dents" ou crénelures, dont une a été enlevée à l'entrée du chemin "labyrinthique" ; en en fixant ainsi la largeur et l'emprise (*). Il y a donc, selon nous, une volonté spécifique de rapporter à une assignation précise de la Vérité, le symbolisme du labyrinthe qui n'est que partiellement mis en œuvre dans la perspective du rite catholique romain.

(*) Nous rappelons que nous utilisons les données fournies par le livre de J. et 0. Ketley-Laporte.

Cet ensemble cohérent, à n'en pas douter, et les développements ultérieurs en seront la preuve, est celui constitué par les 114 chapitres ou sourates du Texte sacré de l'Islam, parole d'Allâh ; dont la valeur chiffrée : 66, rassemble, selon nous, l'ensemble des particularités signalées concernant tant les 11 anneaux du parcours labyrinthique que les 6 pétales du motif central, en forme de "Rose Mystique".

Notons tout d'abord que chacune des 114 sourates se chiffre : 666 (*) qui, symboliquement, représente la Création divine des 6 "jours" (**) dans les 3 mondes : du Corps, de l'Âme et de l'Esprit ; ce qui correspond au parcours labyrinthique vers le Centre, selon l'ordre des "petits mystères" et des "grands mystères".

(*) Toutefois dès lors où la création, qui n'a pas sa raison d'être en elle-même, n'est pas conçue comme un aspect de la manifestation divine, elle est à double face, comme l'indique très bien l'Apocalypse de Jean (XIII 17-18) " ... Celui qui a de l'intelligence qu'il interprète le chiffre de la Bête. C'est le moment d'avoir du discernement car c'est un chiffre d'homme, et son chiffre est : 666".

(**) Le nombre 6 en tant que "jours" de la Création comporte 7 occurrences dans le Qorân en : VII 54, X 3, XI 7, XXV 54, XXXII 4, L 38 et LVII 4.

Précisons concernant ce nombre 114 que outre sa réduction à 6 par : 1 + 1 +4 = 6 ; celui-ci est un multiple de 6 par 19 qui, dans l'ésotérisme islamique, correspond au nom divin Al-Wâhid : l'Unique, présent en tout être de sa création (*) ; ce que montre très bien la conjonction du 1 de l'unité et du 9 de la multitude, ou du centre et de la périphérie, comme dans le cercle.

(*) Quant au nombre 19 il est dit, Qorân LXXIV 30-31 : "Les surveillants du Feu de l'Enfer sont au nombre de 19. V 31. Nous n'avons pris que des Anges comme gardiens du Feu. Nous n'avons choisi ce nombre que pour éprouver les incrédules, pour que ceux qui ont reçu le Livre croient fermement ..., pour que ceux dont les cœurs sont malades disent avec les incrédules : quel exemple Dieu veut-il tirer de cela ?... Ce lien, en vérité, n'est autre que son Nom Al-Wâhid, pour les croyants. Quant aux Anges qui ont été créés de feu ("Nâr") par Dieu, il est conforme à leur nature qu'ils surveillent le feu de l'Enfer."

Quant au chiffre 6, proprement dit, qui se retrouve dans le motif central sous la forme de 6 cercles (pétales) émanant d'un "septième" cercle central, chiffre divin, où tout repose, comme dans un "Calice" ; lieu de la Transsubstantiation des Espèces (*), à la naissance donc des "Grands mystères".

(*) Cette vérité potentielle du labyrinthe étant réalisée, selon le rite catholique romain, au lieu : Tabernacle du Maitre Autel, à l'autre bout de la Nef

C'est à ce moment que nous rencontrons la signification de la convergence entre les nombres 6 et 11. Car, en effet, par le parcours du labyrinthe établi selon les circonvolutions, de la périphérie au centre, le "cheminant", par rapport aux 6 pétales centrales émanant de l'Unique, est conduit au nombre : 66 (11 fois 6) qui est celui du Nom divin suprême en Islâm : Allâh ; lui-même : 66, nombre triangulaire de 11, soit : 11+10+ ... +1 = 66.

Le chiffre 11 signifiant : Lui (Huwa) selon son Essence innommable.

Ce qui revient à dire qu'au centre du labyrinthe, au terme du parcours selon les "petits mystères", l'on rencontre (il est possible de rencontrer) la Réalité essentielle, selon l'ordre des "Grands Mystères", dans la perspective de l'ésotérisme islamique, tout au moins.

Enfin apparaît, ce que l'on pourra dénommer, la synthèse des convergences polysémiques. Ainsi et en effet, compte tenu des axes de déambulation des fidèles-pèlerins, l'entrée du labyrinthe, se situant dans le prolongement de l'entrée principale de la Cathédrale, qui est l'une des 114 crénelures indiquée, représente la Ière des 114 sourates intitulée : "Al Fâtihat", c'est-à-dire l'"ouverture" ; qui donc, sous cet angle, concerne bien tous les hommes.

A sa sortie, une fois le parcours achevé dans les 2 sens, la signification indiquée est bien en rapport avec la 114e et dernière sourate, intitulée : "En-Nâs", c'est-à-dire : "les hommes" ; et constitue donc effectivement un retour vers les hommes, mais après la "réalisation" permise sinon effective ; au contact progressif des 114 "dents" - Sourates, assemblées sous la forme du Qorân. Ainsi s'opère la coordination des mouvements ascendants et descendants des êtres humains réalisés. (*)

(*) René Guénon, chap. XXXII de "Initiation et réalisation spirituelle" Éd. Traditionnelles.

D'autre part, par ce cheminement en aller-et-retour, ascendant et descendant, il y a donc, en vérité, un redoublement du chiffre 66 ; ce qui donne : 132. Or ce nombre est un équivalent du nom du Prophète de l'Islâm : Muhammad, modèle de réalisation spirituelle accomplie ; car selon une parole prophétique il est dit : "qui m'a vu a vu la Vérité" ; c'est-à-dire Dieu, ici présent, selon sa manifestation éternelle qui donc intègre sa Création soumise et qui le reconnaît, selon sa parole :

"J'étais un trésor caché, j'ai voulu être connu. Je créai donc les créatures et par Moi, elles me connurent".

Et afin de bien montrer l'ampleur de la convergence providentielle des polysémies sémantiques et herméneutiques entre les traditions spirituelles authentiques, ayant la même Source, nous remarquerons que le monogramme marial très justement observé, par les auteurs susnommés, sous la forme de 2 "M" inversés, lors de la réalisation du parcours physique du labyrinthe, représente (ce monogramme) un signe non moins clair concernant la désignation par son initiale, du Prophète Muhammad.

Telle est, à notre avis, compte tenu de l'ensemble des observations rapportées par nos soins, la "signature" particulière du Maître-maçon constructeur et concepteur du GLCC, qui a su rester "caché" dans ce lieu de culte éminent de la chrétienté médiévale.


Michel Abdallah GRIMBERT

(2004)

Cordialement à tous

Origenius








     

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 Etude par origenius  (2013-06-18 10:27:46)
      Autre interprétation par Meneau  (2013-06-18 11:13:50)


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