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La crise de la FSSPX à la lumière des sciences sociales Imprimer
Auteur : Chouan
Sujet : La crise de la FSSPX à la lumière des sciences sociales
Date : 2004-09-08 18:33:15


Ne pas oublier que la FSSPX est (aussi) une organisation humaine...

Extrait d'un rapport établi en 1996 : La Fraternité St Pie X au scanner ou les symptomes d'une dérive

2. LA TENDANCE OLIGARCHIQUE OU L'INVERSION DES FINS

LA FSSPX est une organisation hiérarchique au service d'une fin : le salut des âmes par la Mission de prêtres véritablement catholiques.

Roberto Michels a mis en lumière la tendance oligarchique qui résulte directement de la réalité objective de toute organisation structurée. Cette tendance s'illustre très exactement par la mise au second plan des fins propres de l'organisation au profit de relations de pouvoir gérées par l'appareil dirigeant.Dans les cas extrêmes, ce processus conduit à une réelle inversion : les fins sont niées dans la pratique, et c'est l'organisation, en tant que structure de pouvoir , qui devient à elle-même sa propre fin. Le symptôme de cette inversion ? Lorsque le discours devient un facteur de mobilisation destinée à l'auto entretien de la structure.
Nous n'avons pas les moyens d'évaluer au sein de la FSSPX le degré d'oligarchie qui, rappelons-le, existe au moins à l'état latent dans toute organisation. Cette évaluation est compliquée par la nature religieuse de cette organisation et par le caractère inconscient de cette tendance chez ceux qui la subissent.
En effet, comme l'écrit le politiste Daniel Gaxie dans un article fondateur de la revue Française des Sciences Politiques (février 1977) où il dresse un parallèle éclairant entre les partis politiques et les organisations religieuses : "Plus une organisation attache de l'importance à ses objectifs doctrinaux, moins les relations objectives qui lient l'activité dans le parti à sa rétribution (qu'elle qu'en soit la nature) seront perçues comme telles (...) Les mécanismes d'occultation des intérêts objectifs que les adhérents ont dans leur organisation résultent donc de l'identification même aux buts de l'organisation"
Il ne s'agit pas dans le cas de la FSSPX de minorer les oppositions doctrinales ou de nier les déviations qui peuvent apparaître chez certains de ses membres. il s'agit simplement de ne pas être dupe de l'instrumentalisation possible de la doctrine au profit de relations de pouvoir. En effet, au sein d'une organisation qui tire sa légitimité de la fidélité à la "doctrine de toujours", la disqualification doctrinale ou spirituelle demeure l'arme absolue (et facile) pour conforter ses relations de pouvoir. Le critère : être dans la "ligne".
Le recours systématique aux termes "contrôle" et "ligne" n'est sémiologiquement pas neutre. Il est signifiant d'une instrumentalisation du discours au service d'une tendance oligarchique avec comme aboutissement, une inversion dans l'ordre des fins. La difficulté du diagnostic réside, comme nous l'avons souligné, dans son caractère inconscient chez ses protagonistes. La confusion chez eux de la structure avec leur propre individualité les met dans l'incapacité totale de poser le problème des fins de manière autonome. L'inversion des fins se manifeste par la substitution de la "ligne", floue, tyrannique et consensuelle, à la Mission. Or la "ligne", malgré son habillage doctrinal, apparaît comme un discours purement instrumental destiné à conforter des relations de pouvoir en toute bonne conscience.
Dans cette perspective, la Mission, finalité de la FSSPX, introduit un élément d'altérité perturbant dans cette relation exclusive individu-structure, altérité logiquement évacuée. En effet, la "ligne" correspondant très exactement à l'auto-entretien de la structure comme fin ultime, la Mission n'a pas sa place dans cette relation binaire entre les membres et leur organisation car elle y introduit un troisième élément : les âmes à conquérir. S'y aventurer, c'est "refuser la ligne"...


La discussion

 La crise de la FSSPX à la lumière des sciences s [...], de Chouan [2004-09-08 18:33:15]
      Accusation gratuite, de Jeddis [2004-09-08 21:20:26]
          Mais, oui,, de Marc B. [2004-09-08 21:37:08]
              ( oubli de titre !!! ), de Chouan [2004-09-08 21:45:31]
                  Mea culpa, je n'oublierai plus !!, de Chouan [2004-09-08 21:53:53]
                  pas si bête,, de Marc B. [2004-09-08 22:35:29]
                      oui, de Chouan [2004-09-08 22:50:35]
      Source ?, de Le webmestre [2004-09-08 22:52:30]
          réponse, de Chouan [2004-09-08 23:03:41]
              Intéressante en tout cas, de Rikiki [2004-09-09 10:29:05]
                  La diplomatie à l'époque..., de Chouan [2004-09-09 10:42:23]