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JUILLET 2003 A MARS 2011

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Traduction (essai de) Imprimer
Auteur : vistemboir2
Sujet : Traduction (essai de)
Date : 2009-03-11 19:41:36


Chers frères dans le ministère épiscopal !

La levée de l'excommunication des quatre évêques ordonnés par Mgr Lefebvre en 1988, sans mandat du Saint-Siège a, à la fois dans et en dehors de l'Eglise catholique, conduit pour diverses raisons à un débat d’une véhémence telle que nous n'avions pas connue depuis longtemps. De nombreux évêques ont ressenti une déconvenue devant un événement qui est survenu de façon inattendue et qui pouvait être difficilement intégré de façon positive dans les questions et les tâches de l'Eglise d'aujourd'hui. Bien que beaucoup de pasteurs et de fidèles étaient disposés en principe à valeur positive la volonté du pape de la réconciliation, agianst c'était la question de l'opportunité d'un tel geste, étant donné l'urgence d'une véritable vie de croire en notre temps. Plusieurs groupes, cependant, ont ouvertement accusé le Pape de vouloir revenir avant le Concile. Une avalanche de protestations a été déclenchées, dont l'amertume a provoqué des blessures encore visibles. C’est pourquoi, il me tardait de vous adresser, chers frères, une parole de clarification dans le but d'aider à comprendre les intentions qui m’ont guidé, moi et les organes compétents du Saint-Siège, dans cette mesure. J'espère avoir de cette façon contribué à la paix dans l'Église.

Un malheur imprévisible pour moi est le fait que le cas a superposés Williamson lui-même sur la remise de l'excommunication. Le discret geste de pitié pour les quatre évêques ordonnés validement, mais non légitimement, est soudainement apparu comme quelque chose de totalement différent : comme un désaveu de la réconciliation entre chrétiens et juifs, et donc comme la révocation de ce que, dans ce domaine, le Concile avait clarifié pour la marche de l'Eglise. L'invitation à la réconciliation avec un groupe ecclésial séparé a ainsi abouti à son contraire: un retour apparent sur toutes les étapes de la réconciliation entre chrétiens et juifs qui ont été accomplies depuis le Concile et qui fut dès le départ l’un des objectifs de mon oeuvre théologique. Le fait que cette superposition des deux processus contraires s’est produite et a perturbé pendant un moment la paix entre chrétiens et juifs de même que la paix dans l'Eglise, je ne peux que profondément le regretter. J'ai entendu dire qu’en suivant de près les informations disponibles sur Internet, il aurait été possible d'avoir à temps connaissance du problème. Je retiens de cela qu’à l’avenir nous devrons au Saint-Siège consacrer une plus attention plus particulière à cette source d'informations. Il est pour moi attristant que des catholiques, qui ont pu même être mieux informés, ont cru nécessaire de m’attaquer avec une hostilité prête à jaillir. Je remercie ainsi encore plus les amis juifs qui ont contribué à dissiper rapidement les malentendus et à rétablir le climat d'amitié et de confiance qui, pendant toute la durée de mon pontificat – comme au temps de Pape Jean-Paul II – a existé et, Dieu soit loué, continue d'exister.

Un autre malheur que je regrette sincèrement, c'est que la portée et les limites de la mesure du 21 Janvier 2009 n'ont pas été assez clairement énoncées au moment de la publication de la décision. L'excommunication touche les personnes, et non les institutions. La consécration épiscopale sans mandat pontifical entraîne le danger d'un schisme, parce qu'elle remet en cause l'unité de collège épiscopal avec le Pape. L'Eglise doit donc réagir avec la sanction la plus sévère, l'excommunication, et ce pour rappeler les personnes ainsi punies à la repentance et à l'unité. 20 ans après les ordinations, cet objectif malheureusement n’a toujours pas été atteint. Le retrait de l'excommunication sert le même objectif que la sanction elle-même : une fois de plus celui d'inviter les quatre évêques au retour. Ce geste a été possible après que ces derniers ont exprimé leur reconnaissance fondamentale du pape et de son autorité pastorale, quoiqu’avec des réserves dans la mesure où l'obéissance à l'autorité de son magistère et de celle du Concile sont concernées. Ce qui me ramène à la distinction entre personne et institution. La libération de l'excommunication est une mesure du domaine de la discipline ecclésiale : les personnes ont été libérées du fardeau sur leur conscience de la plus lourde censure ecclésiale. De ce niveau disciplinaire il faut distinguer le domaine doctrinal. Le fait que la Fraternité Saint Pie X n’a pas de situation canonique dans l'Eglise ne repose pas en fin de compte sur des raisons disciplinaires, mais sur des raisons doctrinales. Tant que la Fraternité n’aura pas de situation canonique dans l'Église, ses ministres n’exerceront pas de ministères légitimes dans l'Eglise. On doit donc faire la distinction entre le niveau disciplinaire concernant les personnes en tant que personnes, et le niveau doctrinal, auquel les ministères et l’institution sont concernés. Encore une fois, tant que les questions doctrinales ne sont pas résolues, la Fraternité n'a pas de statut canonique dans l'Église et ses ministres, même s’ils sont exempts de toute censure ecclésiastique, ne peuvent pas exercer de manière légitime aucun ministère dans l'Eglise .

Etant donné cette situation, j'ai l'intention de rattacher à l'avenir la Commission pontificale «Ecclesia Dei», qui depuis 1988, est responsable de ces communautés et de ces personnes qui, venant de la Fraternité Pie X ou d'autres groupes similaires, veulent revenir à la pleine communion avec le Pape, à la Congrégation pour la Doctrine de la Foi. Il apparaîtra clairement que le problème à traiter maintenant sont essentiellement de nature doctrinale, en particulier ceux concernant l'acceptation du Concile Vatican II et le Magistère postconciliaire des Papes. Les organes collégiaux par le biais de la Congrégation qui travaille sur les questions qui se posent (en particulier l'assemblée ordinaire des Cardinaux, le mercredi et l'Assemblée Générale annuelle ou biennale) garantissent la participation des préfets des différentes congrégations romaines et de l'épiscopat du monde entier dans les décisions à intervenir. On ne peut pas geler l'autorité du magistère de l'Eglise en 1962 et - cela doit être très clair pour la Fraternité. Mais à certains de ceux qui se veuelent les grands défenseurs du Concile, il convient également de se remettre en mémoire que le Concile Vatican II contient en lui-même l'ensemble de l'histoire doctrinale de l'Eglise. Qui veut lui être obéissant [c-à-d.. au Concile] doit accepter la foi des siècles et ne doit pas couper les racines dont l'arbre vit.

J'espère, chers frères, que cette fois aussi bien le sens positif que la limite de la mesure du 21 Janvier 2009 sont précisés. Mais aujourd'hui, la question demeure: était-ce nécessaire ? Etait-ce vraiment une priorité ? N’y a-t-il pas de choses beaucoup plus importantes ? Bien sûr, il y a des choses plus importantes et plus urgentes. Je pense que nous avons mis en évidence les priorités du pontificat dans mon discours au début de celui-ci. Ce que j'ai dit alors, ma ligne directrice reste inchangée. La première priorité pour le successeur de Pierre, le Seigneur a clairement fixée dans la pièce de la Dernière Cène: "Toi, cependant, affermis tes frères" (Lc 22, 32). Pierre lui-même a reformulé cette priorité, dans sa première lettre: «Soyez toujours prêt à satisfaire quiconque vous demande une raison de cette espérance qui est en vous." (1 Pierre 3, 15). A notre époque, où la foi dans de nombreuses régions du monde menace de s’éteindre telle une flamme qui ne peut plus trouver à s’alimenter, la première priorité est de rendre Dieu présent dans ce monde et d'ouvrir aux hommes l'accès à Dieu. Pas de n'importe quel dieu, mais le Dieu qui a parlé sur le Mont Sinaï, ce Dieu dont nous reconnaissons le visage dans l'amour jusqu'à la fin (Jean 13, 1) - dans Jésus-Christ crucifié et ressuscité. Le vrai problème de notre heure historique est que Dieu est en train de disparaître de l'horizon des hommes et qu’avec l'extinction de la lumière venant de Dieu, la désorientation frappe l'humanité, ses effets destructeurs étant de plus en plus visibles.

Mener les hommes à Dieu, au Dieu qui parle dans la Bible, est la priorité fondamentale et suprême de l'Eglise et du successeur de Pierre de ce temps. De là, il s’ensuit pour notre part que nous devons être concerné par l'unité des croyants. Par leurs luttes, leurs dissensions internes, leur discours sur Dieu nous interroge. C’est pourquoi l'effort des chrétiens pour le témoignage commun de foi – pour l'œcuménisme - est inclus dans la plus haute priorité. Puis il ya aussi la nécessité que tous ceux qui croient en Dieu recherche de la paix les uns avec les autres, essaient de se rapprocher les uns des autres, afin de marcher, dans la différence de leur image de Dieu, mais déjà ensemble vers la source de la lumière - le dialogue interreligieux. Ceux qui proclament que l'amour de Dieu jusqu'à la fin doivent donner le témoignage de l'amour : consacrée à la souffrance par amour, écartant la haine et l'inimitié – c’est la dimension sociale de la foi chrétienne, dont j'ai parlé dans l'encyclique "Deus caritas est ».

Avec une spéciale Bénédiction Apostolique, je reste

Vôtre dans le Seigneur,

Au Vatican, le 10 mars 2009.



La discussion

 Texte complet de la lettre du pape aux évêques, de Gaspard [2009-03-11 17:26:11]
      Traduction (essai de), de vistemboir2 [2009-03-11 19:41:36]
          Remarques en vrac sur la Lettre aux évêqus du Pa [...], de auxiliumchristianorum [2009-03-11 20:52:36]