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JUILLET 2003 A MARS 2011

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Chandeleur: textes du Bréviaire (rite romain) Imprimer
Auteur : Alexandre
Sujet : Chandeleur: textes du Bréviaire (rite romain)
Date : 2009-02-01 21:03:32



Le 2 février

PRÉSENTATION DE N.-S. AU TEMPLE
ET PURIFICATION DE LA B. VIERGE MARIE


I. BRÉVIAIRE ROMAIN (1568-1961)

Premier Nocturne

Du livre de l’Exode (13,1-3.11-13)
1. Le Seigneur parla à Moïse et lui dit: «Consacre-moi tout premier-né, prémices du sein maternel, parmi les enfants d’Israël. Homme ou animal domestique, il m’appartient.» Moïse dit au peuple: «Lorsque le Seigneur t’aura introduit dans le pays des Cananéens – comme il vous l’a juré, à toi et à tes pères –, et te l’aura livré, tu céderas au Seigneur tout être sorti le premier du sein maternel et tout premier-né mis bas par tes bêtes: les mâles appartiennent au Seigneur. Mais tout ânon premier-né, tu le rachèteras par une tête de petit bétail. Si tu ne le rachètes pas, tu lui briseras la nuque, Les premiers-nés de l’homme, parmi tes fils, tu devras les racheter.»

Du livre du Lévitique
2. (12, 1-5) Le Seigneur parla à Moïse et dit: «Parle ainsi aux enfants d’Israël: Si une femme est enceinte et enfante un garçon, elle sera impure pendant sept jours comme elle l’est périodiquement. Au huitième jour on circoncira l’enfant et pendant 33 jours encore elle restera à se purifier. Elle ne touchera à rien de consacré et n’ira pas au sanctuaire jusqu’à ce que soit achevé le temps de sa purification. Si elle enfante une fille, elle sera impure pendant deux semaines, comme pour l’impureté légale périodique, et restera de plus 70 jours à se purifier.

3. (12, 6-8) Quand sera achevée la période de sa purification, que ce soit pour un garçon ou pour une fille, elle apportera au prêtre, à l’entrée de la Tente de Réunion, un agneau d’un an pour un holocauste et un pigeon ou une tourterelle en sacrifice pour le péché. Le prêtre l’offrira devant le Seigneur, accomplira sur elle le rite d’expiation et elle sera nette de ses couches. Telle est la loi concernant la femme qui enfante un garçon ou une fille. Si elle est incapable de trouver la somme nécessaire pour une tête de petit bétail, elle prendra deux tourterelles ou deux pigeons, l’un pour l’holocauste et l’autre en sacrifice pour le péché. Le prêtre fera sur elle le rite d’expiation et elle sera légalement pure.

Deuxième Nocturne

Sermon de saint Augustin, évêque (Sermons supposés 128, 2-4; texte latin: PL 39, 1998 – «Ce sermon n’est pas de s. Augustin, mais il est composé de fragments augustiniens.» Jounel, bréviaire latin-français, 1965, t. 1, p. 1956)
4. Autrefois, il y eut cette prédiction: «A Sion, l’on dit: Mère! Car un homme y est né. Et lui, le Très-Haut, il l’a fondée» (Ps 86, 5). O toute-puissance du nouveau-né! O magnificence de celui qui descend du ciel sur terre! Encore porté dans le sein maternel, il est salué par Jean-Baptiste du sein de sa mère. On le présente au temple, et Siméon, ce vieillard chargé de renom, d’années, de mérite et d’honneurs, le reconnaît. Alors, il le connut, alors il l’adora, alors, il s’écria: «Maintenant, ô Maître, tu laisses ton serviteur s’en aller dans la paix, car mes yeux ont vu ton salut» (Lc 2, 29).

5. Son départ de ce monde était différé pour qu’il puisse voir parmi nous celui qui a créé le monde. Le vieillard reconnut le petit enfant et en lui il devient enfant. Il est renouvelé dans son âge, celui qui débordait de piété. Le vieillard Siméon portait le Christ enfant. Le Christ guidait la vieillesse de Siméon. «Il lui avait été révélé par le Seigneur qu’il ne verrait pas la mort avant d’avoir vu le Messie du Seigneur» (Lc 2, 26). Le Christ naît et à l’heure de la vieillesse du monde le désir du vieillard s’accomplit. Il vient à la rencontre de l’homme dans sa vieillesse, celui qui a trouvé le monde vieilli.

6. Il ne voulait pas, cet homme, demeurer longtemps dans ce siècle, mais il désirait en ce siècle voir le Christ, il chantait avec le prophète: «Fais-nous voir, Seigneur, ton amour, que nous soit donné ton salut!» (Ps 84, 8) Enfin, pour que vous puissiez savoir quelle fut sa joie, il conclut en disant: «Maintenant, tu laisses ton serviteur s’en aller dans la paix, car mes yeux ont vu ton salut.» D’avance les prophètes ont chanté la présence parmi les hommes sur la terre de l’Architecte du ciel et de la terre. D’avance, l’ange annonça l’avènement dans la chair du Créateur de la chair et de l’esprit. Jean, de sein maternel à sein maternel, salua le Sauveur. Le vieillard Siméon reconnut un Dieu enfant.



Troisième Nocturne

Lecture du saint Évangile selon saint Luc (2, 22-32; trad. du Lectionnaire de 1964)
7. En ce temps-là, quand furent révolus les jours prescrits pour la purification de Marie, selon la Loi de Moïse, ils portèrent Jésus à Jérusalem pour le présenter au Seigneur selon qu’il est écrit dans la Loi du Seigneur: Tout mâle premier-né sera consacré au Seigneur. Ils venaient aussi offrir en sacrifice, selon qu’il est dit dans la Loi du Seigneur: un couple de tourterelles ou deux jeunes colombes.
Voici qu’à Jérusalem il y avait un homme appelé Siméon. Cet homme était juste et pieux; il attendait la Consolation d’Israël, et l’Esprit-Saint était sur lui. Il lui avait été révélé par l’Esprit-Saint qu’il ne verrait pas la mort avant d’avoir vu le Messie du Seigneur. Il vint au Temple, poussé par l’Esprit. Et comme les parents apportaient l’Enfant Jésus, afin d’observer les coutumes de la Loi le concernant, il le reçut dans ses bras, et il bénit Dieu en disant: «Maintenant, ô Maître, tu laisses ton serviteur s’en aller selon ta parole, dans la paix. Car mes yeux ont vu ton salut, que tu as préparé à la face de tous les peuples: lumière pour éclairer les nations, et gloire de ton peuple Israël!»


Homélie de saint Ambroise, évêque (Traité sur l’évangile de Luc 2, 58-60; texte latin & traduction: SC 45 bis, 98-99)
«Voici qu’à Jérusalem il y avait un homme appelé Siméon, cet homme était juste et pieux; il attendait la Consolation d’Israël.» La naissance du Seigneur reçoit le témoignage non seulement des anges et des prophètes, des bergers et des proches, mais encore des vieillards et des justes. Des personnes de tout âge et des deux sexes ainsi que des événements miraculeux fournissent les motifs valables de la foi. La vierge devient mère, la femme stérile enfante, le muet parle, Élisabeth prophétise, le mage adore, l’enfant renfermé dans le sein maternel tressaille, la veuve rend grâces, le juste est dans l’attente.

8. Oui, il est vraiment juste, car il attend, non pas son profit personnel, mais celui de son peuple; s’il désire pour son compte être délivré des liens de ce corps fragile, il attend cependant de voir le Messie promis, sachant le bonheur des yeux qui verront. «Il le reçut dans ses bras, et il bénit Dieu en disant: Maintenant, laisse ton serviteur s’en aller selon ta parole dans la paix.» Vois le juste, enfermé, pour ainsi dire, dans la prison de ce corps pesant: il souhaite s’en aller pour commencer d’être avec le Christ, car «s’en aller et être avec le Christ serait, et de beaucoup, bien préférable» (Phil 1, 23).

9. Mais qu’il vienne au Temple, celui qui veut être libéré, qu’il vienne à Jérusalem, qu’il y attende le Messie du Seigneur, qu’il reçoive dans ses mains le Verbe de Dieu et l’étreigne en quelque sorte des bras de sa foi. Alors, il sera libéré et il ne verra point la mort, lui qui a vu la Vie. Tu vois l’abondance de grâces répandue sur tous par la naissance du Seigneur, tu vois comment le don de prophétie est refusé à ceux qui ne veulent pas croire, mais non aux justes. Siméon prophétise que le Seigneur Jésus-Christ est venu pour la chute et le relèvement de beaucoup pour discerner ce que méritent justes et injustes et, tel un juge équitable et véridique, décerner selon la valeur de nos actes, soit les supplices, soit les récompenses.


La présentation au Temple, par Stephan Lochner (Hessisches Landesmuseum, Darmstadt)


II. LITURGIE DES HEURES (1971)

Hymnes

A l’office des Lectures

Hymne
(attribué à Paulin d’Aquilée [+ 882] : PL 99, 492)

Legis sacrátæ sactis cæremónii
subiéctus omnis cálamo Mosáico
dignátur esse, qui regit perfúlgidos
in arce Patris órdines angélicos,
cælúmque, terram fundávit ac mária.
Il daigne se soumettre aux rites sacrés
de la loi sainte écrite par Moïse,
celui qui gouverne les hiérarchies angéliques
qui brillent dans le palais de son Père,
et fonda le ciel, la terre et les mers.

Mater beáta carnis sub velámine
Deum ferébat úmeris castíssimis,
dúlcia strictis óscula sub lábiis
Deique veri hominísque imprésserat
ori, iubénte quo sunt cuncta cóndita.
La Mère bienheureuse, sous le voile de la chair,
portait Dieu dans ses chastes bras;
elle avait imprimé de doux baisers, de ses lèvres closes,
sur le visage du vrai Dieu et vrai homme,
par l'ordre duquel tout a été créé.

Hic lumen ardens géntium in óculis,
glória plebis Israélis gérminis;
pósitus hic est in ruínam scándali
et in salútem populórum ómnium,
donec secréta reveléntur córdium.
C'est lui la lumière ardente aux yeux des nations,
la gloire du peuple d'Israël, sa race;
il a été posé comme pierre d'achoppement
et comme sauveur de tous les peuples,
jusqu'à ce que soient révélés les secrets des cœurs.

Glória Patri per imménsa sǽcula,
sit tibi, Nate, decus et impérium,
honor, potéstas Sanctóque Spirítui:
sit Trinitáti salus indivídua
per infiníta sæculórum sǽcula.
Gloire au Père à jamais dans l'infini des siècles.
A toi, Fils éternel, louange et tout pouvoir.
A l'Esprit Paraclet, l'honneur et la puissance.
A la Trinité sainte, un seul et même hommage,
pour les siècles sans fin, pour les siècles des siècles!



A Laudes

Hymne
(Pierre Abélard [+ 1142] : PL 178, 1792. 1793. 1794)

Adórna, Sion, thálamum,
quæ præstoláris Dóminum;
sponsum et sponsam súscipe
vigil fídei lúmine.
Prépare, Sion, ta chambre nuptiale,
toi qui attends le Seigneur;
accueille l'époux et l'épouse,
toi qui veilles à la lumière de la foi.

Beáte senex, própera,
promíssa comple gáudia
et revelándum géntibus
revéla lumen ómnibus.
Heureux vieillard, hâte-toi,
porte à leur accomplissement
les joies promises et révèle à tous
la lumière qui doit éclairer les nations.

Paréntes Christum déferunt,
in templo templum ófferunt;
legi parére vóluit
qui legi nihil débuit.
Ses parents portent le Christ,
dans le temple ils offrent le vrai Temple;
il a voulu obéir à la loi,
celui qui ne devait rien à la loi.

Offer, beáta, párvulum,
tuum et Patris únicum;
offer per quem offérimur,
prétium quo redímimur.
Offre, bienheureuse, ce petit enfant,
l'unique pour toi et pour le Père;
offre celui qui nous offre,
la rançon qui nous rachète.

Procéde, virgo régia,
profer Natum cum hóstia;
monet omnes ad gáudium
qui venit salus ómnium.
Avance, vierge royale,
présente l'Enfant avec la victime;
il invite tous les hommes à la joie,
lui qui est venu les sauver tous.

Iesu, tibi sit glória,
qui te revélas géntibus,
cum Patre et almo Spíritu,
in sempitérna sǽcula.
Toute gloire à toi, ô Jésus,
qui t'es révélé aux païens;
même gloire au Père, à l'Esprit,
à travers les siècles sans fin!


A Vêpres

Hymne
(attribué à Raban Maur [+856]: PL 112, 1658)

Quod chorus vatum venerándus olim
Spíritu Sancto cécinit replétus,
in Dei factum genetríce constat
esse María.
Ce que le chœur si vénérable des prophètes
Avait chanté jadis, empli de l'Esprit Saint,
Le voici accompli en la mère de Dieu,
En la Vierge Marie.

Hæc Deum cæli Dominúmque terræ
virgo concépit peperítque virgo,
atque post partum méruit manére
invioláta.
Vierge elle avait conçu, vierge elle a enfanté
Le Dieu maître du ciel et Seigneur de la terre;
Elle a reçu la grâce, après l'enfantement,
De rester toujours vierge.

Quem senex iustus Símeon in ulnis
in domo sumpsit Dómini, gavísus
ob quod optátum próprio vidéret
lúmine Christum.
Au Temple du Seigneur, le juste Siméon
En ses mains de vieillard a pris le jeune enfant,
Joyeux de contempler avec ses propres yeux
Le Christ tant désiré.

Tu libens votis, pétimus, precántum,
regis ætérni génetrix, favéto,
clara quæ fundis Géniti benígni
múnera lucis.
Nous t'en prions, mère du roi d'éternité,
Exauce avec bonté nos vœux et nos demandes,
Toi qui répands sur nous les grâces de ton Fils,
En lumière éclatante.

Christe, qui lumen Patris es supérni,
qui Patris nobis réseras profúnda,
nos fac ætérnæ tibi ferre laudes
lucis in aula.
Seigneur qui es l'éclat du Père dans le ciel
Et nous ouvres l'accès aux profondeurs du Père,
Fais que nous te portions d'éternelles louanges
Au séjour de lumière.


Lecture patristique

Homélie de saint Sophrone, évêque [de Jérusalem, † 638 ou 639] (Discours 3, sur la fête des Lumières 6.7; texte grec: PG 87-3, 3291-3293)

Accueillons cette lumière glorieuse et éternelle

Allons à la rencontre du Christ, nous tous qui honorons et vénérons son mystère avec tant de ferveur, avançons vers lui dans l'enthousiasme. Que tous sans exception participent à cette rencontre, que tous sans exception y portent leurs lumières.

Si nos cierges procurent un tel éclat, c'est d'abord pour montrer la splendeur divine de celui qui vient, qui fait resplendir l'univers et l'inonde d'une lumière éternelle en repoussant les ténèbres mauvaises; c'est aussi et surtout pour manifester avec quelle splendeur de notre âme, nous-mêmes devons aller à la rencontre du Christ.

De même, en effet, que la Mère de Dieu, la Vierge très pure, a porté dans ses bras la véritable lumière à la rencontre de ceux qui gisaient dans les ténèbres; de même nous, illuminés par ses rayons et tenant en mains une lumière visible pour tous, hâtons-nous vers celui qui est vraiment la lumière.

C'est évident: puisque «la lumière est venue dans le monde» (Jn 3, 19) et l'a illuminé alors qu'il baignait dans les ténèbres, puisque «le Soleil levant qui vient d'en haut nous a visités» (Lc 1, 78), ce mystère est le nôtre. C'est pour cela que nous avançons en tenant des cierges, c'est pour cela que nous accourons en portant des lumières, afin de signifier la lumière qui a brillé pour nous, mais aussi afin d'évoquer la splendeur que cette lumière nous donnera. Courons donc ensemble, allons tous à la rencontre de Dieu.

Cette lumière véritable, «qui éclaire tout homme venant en ce monde» (Jn 1, 9), voici qu'elle vient. Soyons-en tous illuminés, mes frères, soyons-en tous resplendissants.

Que nul d'entre nous ne demeure à l'écart de cette lumière, comme un étranger; que nul, alors qu'il en est inondé, ne s'obstine à rester plongé dans la nuit. Avançons tous dans la lumière, tous ensemble, illuminés, marchons à sa rencontre, avec le vieillard Syméon, accueillons cette lumière glorieuse et éternelle. Avec lui, exultons de tout notre cœur et chantons une hymne d'action de grâce à Dieu, Père de la lumière, qui nous a envoyé la clarté véritable pour chasser les ténèbres et nous rendre resplendissants.

«Le salut» de Dieu, «qu'il a préparé à la face de tous les peuples» et qu'il a manifesté «pour la gloire» du nouvel Israël que nous sommes, voilà que «nous l'avons vu» (Lc 2, 30-32) à notre tour, grâce au Christ; et nous avons été aussitôt délivrés de la nuit de l'antique péché, comme Syméon le fut des liens de la vie présente, en voyant le Christ.

Nous aussi, en embrassant par la foi le Christ venu de Bethléem à notre rencontre, nous qui venions «des nations païennes», nous sommes devenus le peuple de Dieu, car c'est le Christ qui est le salut de Dieu le Père. Nous avons vu de nos yeux Dieu qui s'est fait chair. Maintenant que la présence de Dieu s’est montrée et que nous l’avons accueillie dans notre âme, nous sommes appelés le nouvel Israël; et nous célébrons sa venue par une fête annuelle pour ne jamais risquer de l’oublier.


La Présentation de Jésus au Temple, par Mantegna (Gemäldegalerie, Berlin)


La discussion

 Chandeleur: textes du Bréviaire (rite romain), de Alexandre [2009-02-01 21:03:32]