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«J’ai prié mon Seigneur Jésus-Christ, afin que ce feu ne me domine pas» (S. Lucie: lectures du Bréviaire) Imprimer
Auteur : Alexandre
Sujet : «J’ai prié mon Seigneur Jésus-Christ, afin que ce feu ne me domine pas» (S. Lucie: lectures du Bréviaire)
Date : 2008-12-12 22:57:28



Le 13 décembre

Sainte Lucie, Vierge et Martyre


I. BRÉVIAIRE ROMAIN (en vigueur jusqu’en 1960)


Premier Nocturne

Lectures, de l’Écriture occurrente.

Deuxième Nocturne

4. Lucie, vierge de Syracuse, illustre dès l’enfance non seulement par la noblesse de sa race, mais encore par la foi chrétienne, vint à Catane avec sa mère Eutychia malade d’un flux de sang, pour vénérer le corps de sainte Agathe. Après avoir prié humblement près du tombeau de la sainte, elle y obtint la santé de sa mère. Aussitôt elle supplia celle-ci de souffrir qu’elle distribuât aux pauvres de Jésus-Christ la dot qu’elle comptait lui donner. C’est pourquoi Lucie revint à Syracuse, vendit tous ses biens, et en distribua le prix aux pauvres.

R/. Vierge Lucie, pourquoi me demandez-vous, pour votre mère, un secours que vous-même pouvez lui procurer sur-le-champ? Car votre foi lui est venue en aide, et voici qu’elle est guérie: * Parce que vous avez préparé à Dieu en votre virginité une demeure agréable. V/. Comme la ville de Catane a été élevée en honneur par le Christ à mon occasion, ainsi la ville de Syracuse sera comblée de gloire à cause de vous. Parce que.


5. Celui à qui cette vierge avait été fiancée par ses parents contre sa volonté, apprenant ce fait, la dénonça comme chrétienne au préfet Paschasius. Ce dernier ne pouvant, ni par ses prières ni par ses menaces, amener Lucie au culte des idoles, voyant au contraire que plus il s’efforçait de la faire changer de sentiments, plus elle semblait ardente à célébrer les louanges de la foi chrétienne, lui dit: «Tu ne parleras plus ainsi lorsqu’on en sera venu aux coups. – La parole, répondit la vierge, ne peut manquer aux serviteurs de Dieu, car le Seigneur, le Christ leur a dit: Lorsque vous serez conduits devant les rois et les gouverneurs, ne vous mettez pas en peine de la manière dont vous parlerez ou de ce que vous direz; ce que vous aurez à dire vous sera inspiré à l’heure même, car ce n’est pas vous qui parlez, mais l’Esprit-Saint (Mc 13, 11).»

R/. J’ai prié mon Seigneur Jésus-Christ, afin que ce feu ne me domine pas; * Et j’ai obtenu du Seigneur que mon martyre fût différé. V/. Au lieu de m’aimer, ils disaient du mal de moi, mais moi je priais. Et.


6. Paschasius lui adressant cette question: «Le Saint-Esprit est-il donc en toi?» Elle répondit: «Ceux qui vivent chastement et pieusement sont le temple de l’Esprit-Saint. – Je vais donc te faire conduire en un lieu infâme, repartit le préfet, pour que le Saint-Esprit t’abandonne.» La vierge répondit: «Si vous ordonnez qu’on me fasse violence malgré moi, ma chasteté méritera doublement la couronne.» A ces mots Paschasius, enflammé de colère, ordonna d’entraîner la vierge; mais, par un miracle de la puissance divine, celle-ci demeura ferme et immobile au même lieu, sans qu’aucun effort l’en pût arracher. C’est pourquoi le préfet, ayant fait répandre sur Lucie de la poix, de la résine et de l’huile bouillante, ordonna d’allumer du feu autour d’elle; mais comme la flamme ne lui faisait aucun mal, après qu’on l’eut tourmentée en plusieurs manières, on lui perça la gorge d’un coup d’épée. Mortellement blessée, Lucie prédit la tranquillité dont l’Église devait jouir après la mort de Dioclétien et de Maximien, et rendit son esprit à Dieu, le jour des ides de décembre. Son corps, enseveli à Syracuse, fut ensuite transporté à Constantinople, et enfin à Venise.

R/. Le Seigneur l’a comblée de grâces dans le combat, car elle a été glorifiée devant Dieu et devant les hommes: elle a parlé avec sagesse en présence des princes, * Et le Seigneur de toutes choses l’a aimée. V/. Dieu l’aidera de ses regards favorables: Dieu est au milieu d’elle, elle ne sera pas ébranlée. Et. Gloire au Père. Et.



Troisième Nocturne



Corps de sainte Lucie (Venise, église des SS. Jérémie et Lucie)


Lecture du saint Évangile selon saint Matthieu (13, 44-52)
7. En ce temps-là, Jésus dit à ses disciples cette parabole: «Le royaume des cieux est semblable à un trésor caché dans un champ. L’homme qui l’a trouvé le recache, puis, dans sa joie, il s’en va vendre tout ce qu’il a et achète ce champ. Le royaume des cieux est encore semblable à un marchand qui cherche de belles perles. En ayant trouvé une de grand prix, il s’en va vendre tout ce qu’il a et l’achète. Le royaume des cieux est encore semblable à un grand filet jeté en mer et qui a ramené des poissons de toute espèce. Une fois rempli, les pêcheurs l’ont tiré sur le rivage, puis s’étant assis, ils ont recueilli les bons dans des corbeilles et rejeté les mauvais. Ainsi en sera-t-il à la fin du monde; les anges se présenteront, sépareront les méchants d’avec les justes et les jetteront dans la fournaise ardente. Là seront les pleurs et les grincements de dents. Avez-vous compris tout cela?» – «Oui», répondent-ils. Il leur dit alors: «C’est pourquoi tout scribe initié au royaume des cieux est semblable à un maître de maison qui tire de son trésor du neuf et du vieux.»

Homélie de saint Grégoire, pape (Homélies sur les Évangiles 11, 1: cf. SC 485, 262-265)
Si le Seigneur, mes très chers frères, nous dépeint le royaume des cieux comme semblable à des objets terrestres, c’est pour que notre esprit s’élève de ce qu’il connaît à ce qu’il ne connaît pas; qu’il se porte vers les biens invisibles par l’exemple des choses visibles, et, qu’excité par des vérités dont il a l’expérience, il s’enflamme de telle sorte, que l’affection qu’il éprouve pour un bien connu lui apprenne à aimer aussi des biens inconnus. Voici «que le royaume des cieux est comparé à un trésor caché dans un champ; celui qui l’a trouvé, le cache, et à cause de la joie qu’il en a, il va et vend tout ce qu’il a, et il achète ce champ».

8. Il faut remarquer dans ce fait, que le trésor une fois trouvé, on le cache afin de le conserver. C’est parce que celui qui ne met pas à l’abri des louanges humaines l’ardeur des désirs qu’il ressent pour le ciel, ne parvient pas à les défendre contre les malins esprits. Nous sommes, en effet, dans la vie présente comme dans un chemin par lequel nous nous dirigeons vers la patrie; et les esprits malins infestent notre route, comme le feraient des voleurs. C’est vouloir être dépouillé que de porter un trésor à découvert sur le chemin. Je ne dis pas cela, néanmoins, pour empêcher que le prochain soit témoin de nos bonnes œuvres, selon ce qui est écrit: «Qu’ils voient vos bonnes œuvres et qu’ils glorifient votre Père qui est dans les cieux» (Mt 5, 16); mais afin que nous ne recherchions pas, dans le motif qui nous fait agir, les louanges du dehors. Que l’action soit publique, mais que notre intention demeure cachée, pour que nous donnions ainsi à notre prochain l’exemple d’une bonne œuvre, et cependant que par l’intention que nous avons de plaire uniquement à Dieu, nous souhaitions toujours le secret.

9. Or, le trésor, c’est le désir du ciel, et le champ où est caché ce trésor, c’est une vie digne du ciel. Il vend bien tout ce qu’il a pour acheter ce champ, celui qui, renonçant aux voluptés charnelles, foule aux pieds tous ses désirs terrestres, par la pratique exacte de cette vie digne du ciel, en sorte que plus rien de ce qui flatte les sens ne lui plaise, et que son esprit ne redoute rien de ce qui détruit la vie charnelle.



II. BRÉVIAIRE ROMAIN (1961)

Les deux premières lectures, de l’Écriture occurrente, sont accompagnées des répons suivants:

R/1. Vierge Lucie, pourquoi me demandez-vous, pour votre mère, un secours que vous-même pouvez lui procurer sur-le-champ? Car votre foi lui est venue en aide, et voici qu’elle est guérie: * Parce que vous avez préparé à Dieu en votre virginité une demeure agréable. V/. Comme la ville de Catane a été élevée en honneur par le Christ à mon occasion, ainsi la ville de Syracuse sera comblée de gloire à cause de vous. Parce que.

R/2. Le Seigneur l’a comblée de grâces dans le combat, car elle a été glorifiée devant Dieu et devant les hommes: elle a parlé avec sagesse en présence des princes, * Et le Seigneur de toutes choses l’a aimée. V/. Dieu l’aidera de ses regards favorables: Dieu est au milieu d’elle, elle ne sera pas ébranlée. Et. Gloire au Père. Et.

3. Lucie, vierge de Syracuse, noble par sa famille et par la foi chrétienne, obtint à Catane au tombeau de sainte Agathe la santé de sa mère Eutychia qui souffrait d’un flux de sang. Bientôt elle distribua aux pauvres, après les avoir obtenus de sa mère, tous les biens qu’elle devait recevoir en dot. Accusée pour ce motif auprès du gouverneur Paschasius d’être chrétienne, elle ne put être amenée, ni par les caresses ni par les menaces, à sacrifier aux idoles. Alors Paschasius enflammé de colère, ordonna que Lucie fût traînée en un lieu où sa virginité serait violée; mais il arriva par la volonté divine que la vierge demeura tellement ferme qu’elle ne put être éloignée par aucune force de l’endroit où elle se trouvait. C’est pourquoi le gouverneur ordonna que du feu fût allumé autour d’elle; mais comme la flamme non plus ne lui pouvait nuire, on la tortura par beaucoup de tourments et on lui perça la gorge. Ayant reçu cette blessure Lucie prédit la tranquillité de l’Église qui devait arriver après la mort de Dioclétien et de Maximien, et rendit son esprit à Dieu aux ides de décembre. Son corps enseveli à Syracuse, fut ensuite transporté à Constantinople, et enfin à Venise.


Église Ste-Lucie à Syracuse



III. LITURGIE DES HEURES (1971)

Lucie fut martyrisée à Syracuse, probablement lors de la persécution de Dioclétien (304). Depuis l’Antiquité, son culte s’est répandu dans presque toute l’Église et son nom fut introduit dans le Canon romain.



Extrait du traité de saint Ambroise, évêque, Sur la virginité (ch. 12, 68.74-75 et ch. 13, 77-78; texte latin: PL 16, 281.283.285-286)

Tu éclaires la grâce de ton corps par la splendeur de ton âme

Tu fais partie du peuple saint, et certainement tu fais partie des vierges, puisque tu éclaires la grâce de ton corps par la splendeur de ton âme (c’est ainsi, en effet, que tu ressembles le plus à l’Église). Donc, établie dans ta chambre pendant la nuit, médite sans relâche sur le Christ et espère à tous moments sa venue.

Telle que le Christ t’a désirée, c’est ainsi que le Christ t’a choisie. Aussi entre-t-il chez toi sans obstacle, et il ne peut y manquer, lui qui a promis qu’il entrerait. Embrasse donc celui que tu as cherché; approche-toi de lui et tu recevras sa lumière (cf. Ps 33, 6); retiens-le, demande-lui de ne pas s’en aller si vite, supplie-le de ne pas s’éloigner. En effet, la parole de Dieu court rapidement: elle ne se laisse pas saisir par la nonchalance, ni retenir par la paresse. Que ton âme, à son appel, aille à sa rencontre; et qu’elle persévère sur le chemin tracé par la parole céleste, car celle-ci passe rapidement.

Que dit-elle donc, l’épouse du Cantique? «Je l’ai cherché mais je ne l’ai pas trouvé; je l’ai appelé mais il ne m’a pas écoutée» (Ct 3, 2). Ne crois pas que tu déplaises parce qu’il est parti si vite, toi qui as appelé, qui as demandé, qui as ouvert: il permet que nous soyons souvent éprouvés. Et que dit-il dans l’Évangile aux foules qui lui demandent de ne pas les quitter? «Aux autres villes aussi, il faut que j’annonce la Bonne Nouvelle de la parole de Dieu, car c’est pour cela que j’ai été envoyé» (Lc 4, 43). Mais, même s’il te semble qu’il s’éloigne de toi, sors, et cherche encore.

Et qui d’autre que la sainte Église peut t’enseigner comment retenir le Christ? Mais elle te l’a déjà enseigné, si tu comprends ce que tu lis: «A peine avais-je dépassé les gardes, j’ai trouvé celui que j’aime; je l’ai saisi et ne le lâcherai plus» (Ct 3, 4).

Qu’est-ce donc qui retient le Christ? Ce ne sont ni les chaînes de l’injustice ni les cordes matérielles; il est attaché par les liens de l’amour, par des brides spirituelles, par l’affection de l’âme.

Si tu veux, toi aussi, retenir le Christ, recherche-le sans craindre la douleur; car c’est souvent dans les supplices, entre les mains des persécuteurs, qu’on le trouve le mieux.

«A peine les avais-je dépassés», dit l’épouse du Cantique. C’est en effet dans un court délai, après un bref instant, lorsque tu auras échappé aux mains des persécuteurs et que tu auras résisté aux puissances du monde que le Christ viendra à ta rencontre et ne te laissera plus souffrir longtemps.

Celle qui cherche ainsi le Christ, celle qui trouve le Christ, peut dire: «Je l’ai saisi et ne le lâcherai plus; je le ferai entrer dans la maison de ma mère, dans la chambre de celle qui m’a conçue» (Ct 3, 4). Qu’est-ce que la maison de ta mère et sa chambre, sinon l’intimité la plus profonde de ton être? Garde-la, cette maison, purifie-la dans ce qu’elle a de plus secret. Ainsi, lorsque ta maison sera sans aucune tache, elle s’élèvera comme une demeure spirituelle pour être un sacerdoce saint, cimentée sur la pierre angulaire, et le Saint-Esprit y habitera.

Celle qui cherche ainsi le Christ, celle qui l’implore ainsi, n’est pas abandonnée par lui; bien plus, il vient souvent la visiter, car il est avec nous jusqu’à la fin du monde.


La discussion

 «J’ai prié mon Seigneur Jésus-Christ, afin qu [...], de Alexandre [2008-12-12 22:57:28]