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La crise des Scouts d’Europe : une dialectique éculée ! Imprimer
Auteur : Bernard Joustrate
Sujet : La crise des Scouts d’Europe : une dialectique éculée !
Date : 2008-07-08 14:11:55

La crise des Scouts d’Europe : une dialectique éculée

Survenue à l’occasion de l’application du motu proprio (Summorum Pontificum) du 07-07-07, la crise interne des Guides et Scouts d’Europe (GSE) – dont Présent a largement rendu compte les 17 octobre, 7 février, 20 mars – n’en finit pas, divisant toujours les administrateurs de l’association. Une procédure judiciaire a été engagée pour annuler le récent remplacement des deux commissaires généraux principalement en cause : Jean-Michel Permingeat et Marie-Hélène Morel. Le jugement devait être rendu ce 8 juillet en plein départ des camps…

Notre propos n’est vraiment pas de nous ingérer dans ce « problème de gouvernance » mais de discerner la crise de fond qu’il soulève à travers une dialectique déjà vécue. « Plus profondément, la question est de savoir ce que doit être le scoutisme catholique, explique par exemple Marie-Hélène Morel. S’agit-il d’aider les jeunes à se bâtir dans la société actuelle, ou de les garder dans une forteresse ? »

C’est par ce genre de phraséologie fumeuse, d’inspiration marxiste, que les Scouts de France ont mené leur révolution culturelle dans les années soixante, avec les ravages que l’on sait. S’il s’agit bien d’aider les jeunes à se bâtir dans la société actuelle, c’est en les préservant de ses dérives (matérialisme urbain et sécularisme relativiste) grâce à une forteresse physique qui s’appelle la nature et une forteresse morale qui s’appelle la loi. L’un n’empêche pas l’autre. C’est le programme de Baden Powell et du P. Sevin, que vient conforter à sa manière Benoît XVI en répondant aux jeunes : « Etant donné qu’il existe une culture hédoniste qui veut nous empêcher de vivre selon le dessein du Créateur, nous devons avoir le courage de créer des îlots, des oasis, puis de grands terrains de culture catholique… » (le 6 avril 2006, place Saint-Pierre).

La Croix du 2 juillet dernier, cependant, vient malignement au secours de la dialectique du « scoutement correct » : « C’est en fait une véritable crise d’identité que traversent les GSE. A travers deux sujets sur lesquels la précédente direction s’était parfaitement engagée : l’ouverture vers les autres mouvements scouts (et notamment les Scouts et Guides de France) et les liens avec l’Eglise de France. Lors de l’élaboration des orientations 2007-2010, les GSE avaient clairement montré leur volonté de “s’ancrer au cœur de l’Eglise, en fidélité au Pape, aux évêques, à l’enseignement du concile Vatican II”. »

La vérité est que cette volonté est celle, clairement affichée, des Scouts d’Europe depuis leur fondateur : Pierre Géraud-Keraod. Mais alors qu’ils furent méchamment « anathémisés » et marginalisés par les évêques et les (néo)Scouts de France (SDF), ils obtiennent maintenant leur bienveillance relative et une certaine reconnaissance pluraliste pour des raisons plus ou moins intéressées, qu’a expliquées Philippe Maxence dans L’Homme nouveau du 27 octobre 2007. Et à condition de donner implicitement des gages de docilité et de « progressisme ». Parmi ceux-ci, la fermeture systématique sur leur supposée « droite » (toujours réputée « extrémiste » !), selon une dialectique ou une praxis (marxistes) également bien connues et qui n’ont rien à voir avec la fraternité scoute, mais qui évoquent plutôt le très syndical « pas d’ennemis à gauche » ! Ouverts surtout aux (néo)SDF à l’occasion du centenaire du scoutisme, ils se ferment ainsi à leurs voisins scouts les plus proches, pratiquant à leur égard la même exclusion féroce qu’ils ont pourtant subie pendant des lustres, faisant à autrui… D’où, précisément, l’affaire du motu proprio (avec l’abbé Loiseau) à l’origine de cette crise et qui inscrit ses fauteurs de trouble dans l’herméneutique (la logique) de la rupture plus que dans celle de la continuité, pour reprendre les catégories du Saint-Père (vis-à-vis du Concile et de la tradition).

On ne peut qu’approuver, dans ces conditions, la saine réaction qui s’est légitimement constituée au sein des GSE pour empêcher cette dialectique d’« apparatchiks » de se développer et d’aboutir à une dangereuse mutation substantielle, comme cela s’est fait naguère, hélas, avec les SDF.

REMI FONTAINE

Article extrait du n° 6627 de Présent, du Mercredi 9 juillet 2008


La discussion

 La crise des Scouts d’Europe : une dialectique  [...], de Bernard Joustrate [2008-07-08 14:11:55]
      plutôt que de .., de Caius [2008-07-08 14:18:09]
      [réponse], de Strasbourgeois [2008-07-08 14:46:07]
          Au contraire, de Arnold [2008-07-08 15:09:09]
          Accusations fondées?, de Gaston Lagaffe [2008-07-08 18:00:25]
              [réponse], de Strasbourgeois [2008-07-09 21:37:52]
                  Désolé, de Bernard [2008-07-10 07:49:33]
                      [réponse], de Strasbourgeois [2008-07-10 12:38:02]
                          [réponse], de Bernard [2008-07-10 13:33:59]
      Faire appel à la justice (et quelle justice) pour [...], de Pom [2008-07-08 15:11:51]
      Démolition, que oui !, de SIKI 64 [2008-07-08 17:43:53]