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«J’ai combattu le bon combat» (Commémoraison de s. Paul: bréviaire 1955) Imprimer
Auteur : Alexandre
Sujet : «J’ai combattu le bon combat» (Commémoraison de s. Paul: bréviaire 1955)
Date : 2008-06-29 23:19:52


Saint Paul prêchant à Athènes


Saint Paul (place S.-Pierre, à Rome)

Le 30 juin

COMMÉMORAISON DE S. PAUL, APÔTRE

Des Actes des Apôtres (ch. 13)
1. (vv. 1-4) Il y avait dans l’église d’Antioche des prophètes et des docteurs, parmi lesquels étaient Barnabé, Simon qu’on appelait le Noir, Lucius le Cyrénéen, Manahen, frère de lait d’Hérode le tétrarque, et Saul. Or pendant qu’ils célébraient le culte du Seigneur et qu’ils jeûnaient, l’Esprit-Saint leur dit: «Séparez-Moi Saul et Barnabé, pour l’œuvre à laquelle je les ai appelés.» Alors, après avoir jeûné et prié, ils leur imposèrent les mains et les laissèrent partir. Et eux, envoyés par l’Esprit-Saint, allèrent à Séleucie, et de là ils naviguèrent vers Chypre.

2. (vv. 5-8) Lorsqu’ils furent arrivés à Salamine, ils prêchaient la parole de Dieu dans les synagogues des Juifs; ils avaient aussi Jean pour les aider. Lorsqu’ils eurent parcouru toute l’île jusqu’à Paphos, ils trouvèrent un certain magicien, faux prophète, Juif, dont le nom était Barjésus; il était avec le proconsul Sergius Paulus, homme sage. Celui-ci, ayant fait venir Barnabé et Saul, désirait entendre la parole de Dieu. Mais Elymas le magicien (car c’est ainsi que se traduit son nom) leur résistait, cherchant à détourner le proconsul de la foi.

3. (vv. 9-13) Alors Saul, qui est aussi appelé Paul, rempli de l’Esprit-Saint, le regardant fixement, dit: «O homme plein de toute astuce et de toute fourberie, fils du diable, ennemi de toute justice, tu ne cesses de pervertir les voies droites du Seigneur. Et maintenant voici que la main du Seigneur est sur toi; et tu seras aveugle, ne voyant pas le soleil jusqu’à un certain temps.» Aussitôt l’obscurité et les ténèbres tombèrent sur lui, et tournant de tous côtés, il cherchait quelqu’un qui lui donnât la main. Alors le proconsul, ayant vu ce qui était arrivé, devint croyant, et il admirait la doctrine du Seigneur. Paul et ceux qui étaient avec lui, s’étant embarqués à Paphos, vinrent à Pergé en Pamphylie; mais Jean, se séparant d’eux, revint à Jérusalem.


Caravage, La conversion de s. Paul (Ste-Marie du Peuple, Rome)

Du livre de saint Augustin, évêque, sur la grâce et le libre arbitre (6, n. 14 et 7, n. 16: PL 44, 890-891 & Pléiade 483 [Oeuvres, III], 895. 896-897)
4. Que l’Apôtre Paul ait reçu sans aucun mérite, et malgré de nombreux démérites, la grâce du Dieu qui rend le bien pour le mal, nous en avons la certitude. Voyons comment il parle, un peu avant sa passion, en écrivant à Timothée. «Pour moi, dit-il, me voici à la veille d’être immolé, et l’heure de ma dissolution approche. J’ai combattu le bon combat, j’ai achevé ma course, j’ai gardé la foi» (2 Tim 4, 6). Ces choses qui assurément lui sont des mérites, il les mentionne d’abord, pour en venir bientôt à la couronne qu’il espère obtenir en récompense de ses mérites, lui qui, malgré ses démérites, a obtenu la grâce. Aussi remarquez bien ce qu’il ajoute: «Il me reste la couronne de justice que le Seigneur, juste juge, doit me rendre en ce jour» (2 Tim 4, 8). A qui ce juste juge rendrait-il la couronne, si le Père miséricordieux n’avait point donné sa grâce? Et comment serait-ce une couronne de justice, si la grâce qui justifie le pécheur n’avait point précédé? Comment pourrait-il y avoir des mérites à récompenser, si des grâces gratuites n’avaient pas été données auparavant?

5. Considérant donc en l’Apôtre Paul ses mérites eux-mêmes, auxquels le juste juge rendra la couronne, voyons s’ils lui appartiennent comme étant de lui, c’est-à-dire, comme se les étant acquis de lui-même, ou bien s’il faut y reconnaître les dons de Dieu: «J’ai combattu le bon combat, dit-il, j’ai achevé ma course, j’ai gardé la foi» (2 Tim 4, 7). Remarquons d’abord que ces bonnes œuvres seraient nulles, si de bonnes pensées ne les avaient précédées. Il faut donc examiner ce qu’il dit des pensées elles-mêmes. Or voici comment il parle, en écrivant aux Corinthiens: «Non que nous soyons capables par nous-mêmes de produire, comme de nous, une seule pensée; mais notre capacité vient de Dieu» (2 Co 3, 5). Après cela, entrons dans le détail.

6. «J’ai combattu le bon combat.» Je demande par quelle force il a combattu. Est-ce par une force qu’il aurait eue de lui-même, ou par une force reçue d’en haut? Mais loin de nous la pensée qu’un tel docteur ait ignoré la loi de Dieu, parlant ainsi dans le Deutéronome: «Ne dis pas dans ton cœur: C’est ma force et la puissance de mon bras qui m’a rendu capable de cette grande œuvre; mais souviens-toi du Seigneur ton Dieu, parce que c’est lui qui te fortifie pour bien faire.» Mais que sert-il de bien combattre, si le combat n’est point suivi de la victoire? Et qui rend victorieux, si ce n’est celui dont l’Apôtre dit lui-même: «Grâces à Dieu, qui nous donne la victoire par notre Seigneur Jésus-Christ» (1 Co 15, 57).


Masaccio, saint Paul (Pise)

Lecture du saint Évangile selon saint Matthieu (10, 16-22)
7. En ce temps-là, Jésus dit à ses disciples: «Voici que je vous envoie comme des brebis au milieu des loups: soyez donc prudents comme les serpents, et simples comme les colombes. Tenez-vous en garde contre les hommes, car ils vous livreront aux sanhédrins et vous flagelleront dans leurs synagogues. Vous serez traduits à cause de moi devant gouverneurs et rois, en témoignage pour eux et les Gentils. Lorsqu’on vous livrera, ne vous préoccupez ni de la manière dont vous parlerez, ni de ce que vous aurez à dire : ce que vous aurez à dire vous sera donné à l’heure même. Car ce n’est pas vous qui parlerez, c’est l’Esprit de votre Père qui parlera en vous. Le frère livrera son frère à la mort, et le père son enfant, et les enfants s’élèveront contre leurs parents et les feront mettre à mort. Vous serez en haine à tous à cause de mon nom; mais celui qui persévérera jusqu’à la fin, celui-là sera sauvé.»

Homélie de S. Jean Chrysostome (Homélie 34 sur Matthieu, n. 2: PG 57, 389-390)
Le divin Maître semble parler ainsi aux Apôtres: Ne soyez point troublés si, vous envoyant au milieu des loups, je vous enjoins d’être comme des brebis et des colombes. Sans doute, je pourrais agir autrement; je pourrais empêcher que vous ne souffriez quelque chose de fâcheux et faire en sorte, qu’au lieu d’être exposés aux loups comme des brebis, vous deveniez plus terribles que des lions. Il vaut mieux cependant qu’il en soit comme je l’ai réglé: c’est le moyen, et de manifester votre vertu, et de faire éclater ma puissance. Et voilà dans quel sens il dira plus tard à saint Paul: «Ma grâce te suffit, car ma puissance se fait mieux sentir dans la faiblesse» (2 Co 12, 9). C’est donc moi qui vous ai rendus tels.

8. Mais examinons quelle prudence il exige. La prudence même du serpent. Le serpent expose et livre tout son corps, et dût-il être coupé en morceaux s’en met très peu en peine, pourvu seulement qu’il ait la tête sauve. Ni toi non plus, pour conserver la foi, n’hésite pas à perdre tout le reste, fallût-il sacrifier ta fortune, tes membres et jusqu’à ta vie elle-même. La foi est la tête et la racine du chrétien; si tu la conserves, en perdant tout le reste, tu recouvreras tout avec plus de gloire. Ainsi Jésus ne demande ni la simplicité sans la prudence, ni la prudence sans la simplicité; il les a liées ensemble, voulant que ses Apôtres fissent, de ces deux choses réunies, une vertu parfaite.

9. Si tu veux savoir par les faits mêmes comment cela s’est accompli, ouvre le livre des Actes. Tu ne pourras manquer de voir qu’il arriva souvent aux Juifs de se ruer comme des bêtes affamées contre les Apôtres, et que les Apôtres, imitant la simplicité de la colombe, et répondant avec la modestie convenable, ont désarmé la colère, apaisé la fureur, arrêté l’emportement de ce peuple. Les juifs leur disaient: «Ne vous avons-nous pas défendu absolument d’enseigner en ce nom-là?» (Ac 5, 28) Et quoiqu’ils pussent opérer une infinité de miracles, ils n’ont cependant rien dit ni rien fait qui témoignât de l’aigreur. Ils répondirent au contraire avec une douceur extrême: «Jugez s’il est juste de vous obéir plutôt qu’à Dieu» (Ac 4, 19). Dans ces paroles, tu as rencontré la simplicité de la colombe; vois la prudence du serpent dans les paroles qui suivent: «Nous ne pouvons pas taire les choses que nous avons vues et entendues» (Ac 4, 20).


Décapitation de saint Paul


La discussion

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