Merci, Antoine, pour cette littérature du matin.
Je vous propose à mon tour quelques lignes d'une jolie plume:

BRISE DENISS EST MORT

Son goût immodéré pour les mets raffinés (comme les oeufs de dragon) l'a conduit à sa perte.
Il appartient à moi Jean Bondebayon de raconter ses dernières heures :
Désirant acquérir un oeuf de dragon pour que je lui cuisine une énorme omelette, Brise Deniss et sa horde d'ogre sont partis pour l'Empire - ma patrie - afin d'en trouver un.
En chemin, nous avons rencontré une armée impériale de retour de conquête. Le combat fut âpre et acharné, mais les troupes impériales fatiguées, blessées (notamment un tank à vapeur défectueux) furent repoussées.
Nous avons donc repris notre route, vers les montagnes. Mais il fallait que nous traversions une cité minière naine pour trouver des oeufs.
Sous des éclairs destructeurs et la puissance de l'artillerie naine, la horde a été repoussée vers la vallée. Mais non sans avoir emporté quelques en-cas nains.
Nous sommes aussitôt retombés sur une armée impériale ; cette fois-ci envoyée contre la horde d'ogre en maraude.
Plus préparée, plus alerte, elle nous a repoussée très loin dans les terres et a épuisé les ogres, tandis qu'un jeune dragon né dans l'entrefaite, et attiré par le combat, est apparu et crachait un feu d'enfer sur les deux armées.
Fatigués, déçus, affamés, les ogres sont repartis avec l'armée impériale à ses trousses. Contraints et forcés, nous nous sommes réfugiés dans une forêt sombre et mystérieuse. C'était le territoire de ces elfes des forêts et de leurs alliés mi plantes mi démons. Attaqués de toute part, la horde s'est disloquée sous les coups de butoirs de ces créatures.
Brise Deniss a vaillamment tenu face à trois monstres en bois morts. J'ai appris plus tard qu'on appelait ces créatures des lémures. Mais attaqué de dos, par un elfe vif comme le vent, il a succombé face au nombre.
La horde de Brise Deniss n'existait plus.
Les quelques ogres survivants et moi-même toujours leur prisonnier, retournons désormais sur la plage où s'est échoué le navire de Brise, il y a quatre ans de cela, comme pour rendre un dernier hommage au Tyran ogre décédé.
Le corps de ce dernier est porté délicatement par ses fidèles lieutenants ; mais déjà je vois les regards concupiscents de certains se poser sur le cadavre encore chaud de Brise et sur moi.
Que va-t-il devenir de moi ?