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JUILLET 2003 A MARS 2011

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N.-D. de Lourdes: hymnes et lectures (1955-1961-1971) Imprimer
Auteur : Alexandre
Sujet : N.-D. de Lourdes: hymnes et lectures (1955-1961-1971)
Date : 2008-02-10 13:29:48



Le 11 Février

APPARITION DE LA B. VIERGE MARIE IMMACULÉE [À LOURDES]

I. Bréviaire Romain (1908-1955)

A Matines

Hymne
Il te proclame, notre chant,
Virginale Mère de Dieu,
Sois gracieuse à nos louanges,
Donne en retour ta faveur.

Coupables enfants d’Adam
Race souillée, nous naissons.
La tache héréditaire, tu l’ignores,
Toi seule, ô Vierge, dit la foi.

La tête ,du dragon envieux,
Tu la broies sous ton talon.
Et seule, tu obtiens la gloire
D’une origine immaculée.

O gloire de la race humaine,
Qui effaces l’opprobre d’Ève,
A toi de nous regarder suppliants,
A toi de nous relever défaillants.

Du vieux serpent, Vierge puissante,
Refoule les ruses et les attaques,
Pour que des saints, éternellement,
Par toi, nous partagions les joies.

Jésus, gloire soit à toi,
Qui es né de la Vierge,
Ainsi qu’au Père et à l’Esprit vivifiant,
Dans les siècles éternels. Ainsi soit-il.

Premier Nocturne

Des Proverbes de Salomon
1. (8, 12-17) Moi, la sagesse, j’habite dans le discernement, et je suis présente parmi les pensées judicieuses. La crainte du Seigneur hait le mal. L’insolence et l’orgueil, et la voie mauvaise, et la langue double, voilà ce que je déteste. A moi, le conseil et l’équité; à moi, la prudence, à moi, la force. C’est par moi que règnent les rois, et que les législateurs ordonnent ce qui est juste. C’est par moi que les princes commandent, et que les puissants rendent la justice. J’aime ceux qui m’aiment, et ceux qui veillent dès le matin pour me chercher me trouveront.

2. (8, 18-25) Avec moi sont les richesses et la gloire, les biens durables et la justice. Car mes fruits valent mieux que l’or et les pierres précieuses, et mes produits sont meilleurs que l’argent le plus pur. Je marche dans les voies de la justice, au milieu des sentiers de la prudence, pour enrichir ceux qui m’aiment et pour remplir leurs trésors. Le Seigneur m’a possédée au commencement de ses voies, avant de faire quoi que ce soit, dès le principe. J’ai été établie dès l’éternité, et dès les temps anciens, avant que la terre fût créée. Les abîmes n’étaient pas encore, et déjà j’étais conçue; les sources des eaux n’avaient pas encore jailli; les montagnes ne s’étaient pas encore dressées dans leur masse; avant les collines, j’étais enfantée.

3. (8, 34 à 9, 5) Heureux l’homme qui m’écoute, et qui veille tous les jours à mes portes, et qui observe les poteaux de ma porte. Celui qui me trouvera, trouvera la vie, et puisera le salut dans le Seigneur; mais celui qui péchera contre moi blessera son âme. Tous ceux qui me haïssent aiment la mort. La sagesse s’est bâti une maison, elle a taillé sept colonnes. Elle a immolé ses victimes, mêlé son vin, et disposé sa table. Elle a envoyé ses servantes, jeté son appel à la citadelle et aux remparts de la ville. «Que quiconque est petit enfant vienne à moi.» Et elle a dit à ceux qui n’ont pas de sagesse: «Venez, mangez mon pain, et buvez le vin que je vous ai préparé.»



Deuxième Nocturne

4. La quatrième année après l.a définition dogmatique de l’Immaculée Conception de la bienheureuse Vierge, aux bords du torrent du Gave près de la ville de Lourdes, au diocèse de Tarbes, en France, la Vierge elle-même s’est montrée plusieurs fois dans le creux d’un rocher au-dessus de la grotte Massabielle, aux regards d’une jeune fille, nommée dans la langue du pays Bernadette, très pauvre il est vrai, mai candide et pieuse. La Vierge immaculée se présentait sous un aspect jeune et bienveillant; elle etait couverte d’une robe et d’un voile blancs comme la neige et serrée d’une ceinture bleue; une rose d’or ornait ses pieds nus. Au premier jour de l’apparition, qui fut le onze Février mil huit cent cinquante-huit, elle apprit à la jeune fille à faire dignement et pieusement le signe de la croix; et, déroulant de la main le chapelet qu’elle portait d’abord suspendu au bras, elle l’encouragea, par son exemple, à la récitation du saint rosaire, ce qu’elle fit aussi à toutes les autres apparitions. Cependant au second jour de l’apparition, la jeune fille, dans la simplicité de son cœur, craignant une ruse diabolique, jeta de l’eau bénite vers la Vierge; mais la bienheureuse Vierge, souriant doucement, lui montra un visage plus bienveillant. Aussi, quand elle lui eut apparu pour la troisième fois, elle engagea la jeune fille à venir à la grotte pendant quinze jours. Dès lors, elle lui parla plus souvent et l’exhorta à prier pour les pécheurs, à baiser la terre et à faire pénitence. Ensuite, elle lui ordonna de déclarer aux prêtres qu’on devait bâtir là une chapelle et y venir faire des prières publiques solennelles. En outre, elle lui ordonna de boire de l’eau de la fontaine encore cachée sous le sable, mais qui allait bientôt jaillir, et de s’en laver. Enfin, le jour de la fête de l’Annonciation, la jeune fille ayant demandé avec instance le nom de celle qui avait daigné lui apparaître tant de fois, la Vierge, rapprochant les mains sur la poitrine et levant les yeux au ciel, répondit: «Je suis l’Immaculée Conception.»

5. Par suite de la renommée croissante des bienfaits que les fidèles disaient avoir reçus à la sainte grotte, on voyait augmenter de jour en jour l’affluence des hommes que la sainteté du lieu attirait vers la grotte. C’est pourquoi, ému par le bruit des prodiges et par la candeur de la jeune fille, l’évêque de Tarbes, la quatrième année depuis ces événements, après l’examen juridique des faits, prononça un jugement reconnaissant le caractère surnaturel de l’apparition, et permit le culte de la Vierge Immaculée dans la même grotte. Bientôt la chapelle fut bâtie; depuis ce jour, des foules presque innombrables de fidèles viennent en ce lieu chaque année, accomplir des vœux et prier, de France, de Belgique, d’Italie, d’Espagne et de toutes les autres provinces d’Europe et même des régions lointaines de l’Amérique. Le nom de l’Immaculée de Lourdes devint célèbre dans le monde entier. L’eau de la fontaine, transportée dans toutes les parties du globe, rend la santé aux malades. Alors, l’univers catholique reconnaissant de si grands bienfaits a construit là des édifices sacrés d’un art merveilleux. Des étendards innombrables, envoyés par les cités et les nations, en témoignage des bienfaits reçus, décorent le temple de la Vierge et lui font une parure admirable. Là, comme dans sa demeure, la Vierge immaculée est honorée sans interruption: le jour, par des prières, des chants religieux et autres cérémonies solennelles; la nuit par les saints et publics hommages de foules presque infinies de pèlerins, s’avançant en procession, à la lumière des cierges et des flambeaux, et chantant les louanges de la bienheureuse Vierge.

6. Ces sortes de pèlerinages, en un siècle attiédi, ont ravivé la foi, affermi les courages pour professer la loi chrétienne et donné un admirable élan au culte de la Vierge immaculée: c’est la conviction de tous. Dans cette admirable profession de foi, le peuple chrétien a ses prêtres qui lui servent de chefs pour y conduire leurs populations. Les Évêques eux-mêmes viennent souvent en ce saint lieu, président aux pèlerinages et assistent aux fêtes plus solennelles. Aussi n’est-il pas rare de voir des princes de l’Église Romaine, revêtus de la pourpre, s’y rendre, comme d’humbles pèlerins. Les Pontifes Romains, eux-mêmes, dans leur dévotion pour l’Immaculée de Lourdes, ont comblé le saint Temple, des faveurs les plus précieuses. Pie IX l’a honoré de saintes indulgences, du privilège d’une Archiconfrérie et du titre de Basilique mineure; et il a voulu que la statue de la Mère de Dieu, qui y est vénérée, soit couronnée solennellement par son légat apostolique en France. En outre Léon XIII lui a conféré d’innombrables bienfaits. Il a concédé des indulgences sous forme de jubilé, à l’occasion du vingt-cinquième anniversaire de l’Apparition, provoqué des pèlerinages, par sa parole de sa propre autorité, et s’est appliqué à faire faire en son nom la dédicace solennelle d’une église, sous le titre du Rosaire. Il a mis le comble à ces faveurs, quand, sur la demande de plusieurs évêques, il a concédé avec bienveillance la célébration d’une fête solennelle sous le titre de l’Apparition de la bienheureuse Vierge Marie Immaculée, avec Office et Messe propres. Enfin le souverain Pontife Pie X, dans sa piété envers la Mère de Dieu, acquiesçant aux vœux de beaucoup de saints prélats, a étendu la même fête à l’Église universelle.



Troisième Nocturne

Lecture du saint Évangile selon saint Luc (1, 26-31)
7. En ce temps-là, l’ange Gabriel fut envoyé par Dieu dans une ville de Galilée appelée Nazareth, à une vierge fiancée à un homme appelé Joseph, de la maison de David; et le nom de la vierge était Marie.
L’ange entra chez elle et dit: «Salut, pleine de grâce, le Seigneur est avec toi. Tu es bénie entre les femmes.» A cette parole, elle fut fort troublée, et elle se demandait ce que signifiait cette salutation.
Alors l’ange lui dit: «Ne crains pas, Marie, car tu as trouvé grâce auprès de Dieu. Voici que tu concevras dans ton sein et que tu enfanteras un fils, et tu l’appelleras du nom de Jésus.»

Homélie de saint Bernard, abbé (A la louange de la Vierge Mère 2, 3-5: SC 390, 134-139)
Réjouis-toi, ô Adam, notre père, mais toi surtout, ô Ève, notre mère, exulte de joie. C’est vous qui fûtes les premiers parents de tous les hommes et aussi leurs meurtriers; et, chose plus malheureuse, vous fûtes meurtriers avant d’être parents. Consolez-vous tous deux, dis-je, à cause de votre fille, et d’une telle fille; toi surtout qui fus la première cause du mal dont l’opprobre s’est transmis à toutes les femmes. Proche, en effet, est le temps où enfin l’opprobre sera effacé et où l’homme n’aura plus de reproche à faire à la femme: lui, principalement, qui, s’efforçant de s’excuser imprudemment, n’hésita point à accuser celle-ci avec cruauté en ces termes: «La femme que vous m’avez donnée m’a présenté du fruit de l’arbre et j’ai mangé» (Gn 3, 12). Cours donc, Ève, vers Marie; mère, cours vers ta fille; que la fille réponde pour la mère; qu’elle-même efface l’opprobre de la mère; qu’elle-même donne satisfaction au père pour la mère. Si, en effet l’homme est tombé par une femme, voici que maintenant il n’est relevé que par une femme.

8. Que disais-tu, ô Adam? «La femme que vous m’avez donnée m’a présenté du fruit de l’arbre, et j’ai mangé». Ce sont là des paroles astucieuses, par lesquelles tu aggraves plutôt ta faute que tu ne l’effaces. Cependant la Sagesse a vaincu ta malice, quand ayant en vain cherché chez toi, l’occasion du pardon, en t’interrogeant Dieu l’a trouvée dans le trésor de son inépuisable bonté. Ainsi nous est rendue femme pour femme, une prudente pour une insensée, une humble pour une orgueilleuse; celle-ci, au lieu d’un fruit de mort, te fera goûter un fruit de vie, et, à la place de cet aliment toxique d’amertume, elle produira la douceur d’un fruit éternel. Change donc ces termes d’injuste excuse en paroles d’actions de grâces et dis: «Seigneur, la femme que vous m’avez donnée m’a présenté du fruit de l’arbre de vie et j’ai mangé; et sa douceur en ma bouche a été supérieure à celle du miel, parce que par ce fruit vous m’avez donné la vie.» Et voici pourquoi, en effet, l’Ange a été envoyé à la Vierge. O Vierge admirable et très digne de tout honneur! O femme singulièrement vénérable, admirable au-dessus de toutes les femmes, réparatrice de vos parents et source de vie Dour leurs descendants!

9. Quelle autre femme te semble-t-il que Dieu ait annoncée, quand il dit au serpent: «Je mettrai des inimitiés entre toi et la femme»? Et si tu doutes encore qu’il ait parlé de Marie, écoute ce qui suit: «Elle-même brisera ta tête» (Gn 3, 15). A qui cette victoire a-t-elle été réservée, sinon à Marie? Elle-même sans nul doute a brisé la tête venimeuse, elle qui a réduit à néant toute suggestion du malin, tant pour les séductions de la chair, que pour l’orgueil de l’esprit. Quelle autre femme donc Salomon recherchait-il, quand il disait: «La femme forte, qui donc la trouvera?» (Pr 31, 10) Certes cet homme sage connaissait l’infirmité de ce sexe, son corps fragile et son esprit mobile. Mais parce qu’il avait lu la promesse divine et qu’ainsi il lui paraissait convenable que celui qui avait vaincu par une femme fût vaincu par une femme, il s’écriait dans son ardente admiration: «La femme forte, qui donc la trouvera?» Ce qui veut dire: Si de la main d’une femme dépend ainsi et notre salut à tous, et la restitution de l’innocence, et la victoire sur l’ennemi, il est absolument nécessaire de prévoir la femme forte qui puisse être capable d’une telle œuvre.


Laudes

Aurore précurseur du soleil,
Du salut heureuse messagère,
Dans l’ombre de la nuit, ton peuple
T’invoque, ô Vierge, suppliant.

Le torrent aux flots néfastes,
Nous entraînant tous en son abîme,
S’arrête, cours paisible,
Quand passe l’Arche d’alliance.

Tandis que le sol brûle desséché,
Toi seule tu reçois la rosée,
Et quand autour de toi la terre est détrempée,
Toi seule tu demeures intacte.

Vomissant son fatal venin,
Le serpent lève la tête,
Mais la tête orgueilleuse du dragon,
En ta victoire, tu la brises.

Bonne mère, daigne regarder
Les pleurs et les prières de tes suppliants
Et, les combattants, toi qui, de l’enfer
As triomphé, défends-les contre l’ennemi.

Jésus, gloire soit à toi,
Qui es né de la Vierge,
Ainsi qu’au Père et à l’Esprit de vie
Dans les siècles éternels. Ainsi soit-il.


A Vêpres

De toute tache Marie est exempte,
Ainsi l’enseigne le maître suprême de la foi;
De la Vierge, joyeusement, la terre croyante
Célèbre le triomphe.

Elle-même se présentant à une humble jeune fille,
La Vierge se fait voir, calmant l’effrayée;
Et sa conception sans tache, elle la proclame,
Sa sainte bouche.

O heureuse grotte, que la divine Mère
A illustrée en s’y montrant, vénérable roche!
D’où ont jailli à pleins flots
Des eaux vivifiantes.

Ici, en masse, les pieuses foules de chez nous,
Ici, des terres lointaines, les foules étrangères
Affluent suppliantes, implorant le secours
De la Vierge puissante.

Elle accueille, en Mère, les larmes des priants,
Accorde aux malheureux la santé qu’ils désirent.
De là, vers sa patrie, ses vœux exaucés,
La foule s’en retourne.

Des suppliants, ô Vierge pitoyable au malheur,
Toujours ravive nos efforts,
Obtiens aux cœurs tristes les bonnes joies
De l’éternelle vie.

Gloire soit au Père, et au Fils qu’il a engendré
Ainsi qu’à toi, leur égal, puissance de l’un et l’autre,
Esprit qui avec eux ne fais toujours qu’un Dieu,
Dans tout le cours du temps. Ainsi soit-il.

II. Bréviaire Romain (1961)

Mêmes hymnes qu’auparavant

Des Proverbes de Salomon
1. (8, 12-17) Moi, la sagesse, j’habite dans le discernement, et je suis présente parmi les pensées judicieuses. La crainte du Seigneur hait le mal. L’insolence et l’orgueil, et la voie mauvaise, et la langue double, voilà ce que je déteste. A moi, le conseil et l’équité; à moi, la prudence, à moi, la force. C’est par moi que règnent les rois, et que les législateurs ordonnent ce qui est juste. C’est par moi que les princes commandent, et que les puissants rendent la justice. J’aime ceux qui m’aiment, et ceux qui veillent dès le matin pour me chercher me trouveront.

2. (8, 18-25; 34-36 et 9, 1-5) Avec moi sont les richesses et la gloire, les biens durables et la justice. Car mes fruits valent mieux que l’or et les pierres précieuses, et mes produits sont meilleurs que l’argent le plus pur. Je marche dans les voies de la justice, au milieu des sentiers de la prudence, pour enrichir ceux qui m’aiment et pour remplir leurs trésors. Le Seigneur m’a possédée au commencement de ses voies, avant de faire quoi que ce soit, dès le principe. J’ai été établie dès l’éternité, et dès les temps anciens, avant que la terre fût créée. Les abîmes n’étaient pas encore, et déjà j’étais conçue; les sources des eaux n’avaient pas encore jailli; les montagnes ne s’étaient pas encore dressées dans leur masse; avant les collines, j’étais enfantée. Heureux l’homme qui m’écoute, et qui veille tous les jours à mes portes, et qui observe les poteaux de ma porte. Celui qui me trouvera, trouvera la vie, et puisera le salut dans le Seigneur; mais celui qui péchera contre moi blessera son âme. Tous ceux qui me haïssent aiment la mort. La sagesse s’est bâti une maison, elle a taillé sept colonnes. Elle a immolé ses victimes, mêlé son vin, et disposé sa table. Elle a envoyé ses servantes, jeté son appel à la citadelle et aux remparts de la ville. «Que quiconque est petit enfant vienne à moi.» Et elle a dit à ceux qui n’ont pas de sagesse: «Venez, mangez mon pain, et buvez le vin que je vous ai préparé.»

[Historique]
3. La quatrième année après la définition dogmatique de l’immaculée Conception de la bienheureuse Vierge, aux bords du torrent du Gave, près de la ville de Lourdes, au diocèse de Tarbes en France, après qu’une jeune fille, nommée Bernadette, eut affirmé avoir vu plusieurs fois dans la cavité d’un rocher, l’immaculée Mère de Dieu, tant et de si grands prodiges se produisirent, que tout chrétien pieux et prudent y reconnut facilement le doigt de Dieu. Entre toutes ces merveilles, célèbre est celle-ci que les malades buvant de l’eau puisée à la fontaine qui a jailli tout d’abord miraculeusement de la grotte recouvrent très souvent la santé. C’est pourquoi, devant la renommée croissante des faveurs que les fidèles disaient avoir reçues dans la grotte sainte et l’affluence sans cesse grandissante des pèlerins, l’évêque de Tarbes, après examen juridique des événements, permit le culte de la même Vierge Immaculée dans cette grotte. Bientôt un temple est bâti, des foules innombrables de fidèles y viennent chaque année, et le nom de l’Immaculée Mère de Dieu devient partout de plus en plus célèbre. Et cela d’autant plus que, chaque année, au cours de la procession du très saint Sacrement, parmi les malades amenés là de partout, quelques-uns sont subitement guéris, après l’avoir demandé au Seigneur, par l’intercession de sa Mère Immaculée. Justement ému de ces faits, le Souverain Pontife Pie X a étendu à toute l’Église la fête concédée par Léon XIII à quelques régions.



III. Liturgie des Heures (1971)

Lettre de Bernadette au Père Gondrand du 28 mai 1861 (Les écrits de sainte Bernadette, A. Ravier, Paris, 1961, p. 53-59)

J’allai au bord du Gave ramasser du bois avec deux autres petites. J’entendis une rumeur. Je me tournai du côté de la prairie ; je vis que les arbres ne se remuaient pas du tout. Je levai la tête en regardant la grotte. Je vis une dame habillée de blanc: elle avait une robe blanche et une ceinture bleue et une rose jaune sur chaque pied, couleur de la chaîne de son chapelet.

Quand j’eus vu cela, je frottai mes yeux : je croyais me tromper. Je mis la main dans ma poche ; j’y trouvai mon chapelet. Je voulais faire le signe de la croix ; je ne pus pas porter la main au front : elle m’est tombée. La vision fit le signe de la croix. Alors, ma main tremblait ; j’essayai de le faire et je pus. J’ai passé mon chapelet ; la vision faisait courir les grains du sien, mais elle ne remuait pas les lèvres. Quand j’eus fini mon chapelet, la vision disparut tout d’un coup.

J’ai demandé aux autres deux petites si elles n’avaient rien vu, elles me dirent que non. Elles me demandèrent ce que c’était, que je devais leur dire. Alors, je leur dis que j’avais vu une dame habillée de blanc, mais que je ne savais qui c’était, mais qu’elles ne devaient pas le dire. Ensuite elles me dirent que je ne devais plus y revenir ; je leur dis que non. J’y revins le dimanche pour la seconde fois parce que je me sentais pressée intérieurement.

La dame ne me parla que la troisième fois. Elle me dit si je voulais y aller pendant quinze jours ; je répondis que oui. Elle me dit que je devais dire aux prêtres d’y faire construire une chapelle ; ensuite, elle me dit d’aller boire à la fontaine. N’en voyant pas, j’allai boire au Gave. Elle me dit que ce n’était pas là : elle me fit signe avec le doigt, en me montrant la fontaine. J’y fus ; je ne vis qu’un peu d’eau sale ; j’y portai la main. Je ne pus pas en prendre ; je me mis à gratter ; après, je pus en prendre. Pendant trois fois je l’ai jetée, à la quatrième fois, je pus en boire. Ensuite la vision disparut et je me retirai.

J’y revins pendant quinze jours ; la vision parut tous les jours à l’exception d’un lundi et d’un vendredi. Elle me répéta plusieurs fois que je devais dire aux prêtres qu’il devait s’y faire une chapelle et d’aller à la fontaine pour me laver et que je devais prier pour la conversion des pécheurs.

Plusieurs fois je lui demandai qui elle était. Elle ne faisait que sourire. Tenant ses deux bras pendants, elle leva les yeux en regardant le ciel, puis elle me dit qu’elle était l’Immaculée Conception.

Dans l’espace de ces quinze jours elle me donna trois secrets, qu’elle me défendit de dire à personne. J’ai été fidèle jusqu’à présent.


La discussion

 N.-D. de Lourdes: hymnes et lectures (1955-1961-19 [...], de Alexandre [2008-02-10 13:29:48]