Michel Bellin s’explique ICI

Bonjour à vous tous ! Je suis heureux que mon article (« Bannières et ostensoirs ») paru dans Le Monde ouvre un débat sur ce site ou ailleurs, en espérant n’être pas récupéré d’un côté ni diabolisé de l’autre.
En fait, sous la question de la Gay Pride – sorte d’énorme pièce montée plus ou moins digeste – se jouent d’autres enjeux et c’est sur ceux-ci qu’il vaut la peine de réfléchir et de… changer, car ils meurent lentement ceux qui ne remettent pas en jeu certitudes ou incertitudes.
Au point où j’en suis, opérant un retour inattendu et « sans frontières » vers le spirituel, relisant même les Evangiles (non confisqués par l’institution catholique), je pointe 2 malaises :

1/ l’homme contemporain (le français moyen) a perdu la direction et le goût de l’intériorité… de l’intériorisation… et ce n’est pas en bossant plus pour vivre moins qu’il retrouvera le Nord qui est en lui-même, même avec son GPS dernier cri.
2/ le catho moyen (celui qui n’est pas saint ni n’aspire à le devenir) a perdu le secret de l’Evangile et ce n’est pas avec des questions de messe en latin, de clergyman, d’exclusion (hélas !) des candidats gays des Ordres Sacrés… qu’il retrouvera la « substantifique moelle » christique, ce levain et cette clarté intérieurs dont il revivra et dont il témoignera.

Dans mon prochain livre (à paraître début septembre), je me pose les questions suivantes : peut-on être en même temps jeune pédé et chrétien fervent, mieux, grand séminariste (un peu gay sur les bords et plutôt dépressif) et disciple inconditionnel d’un certain Jésus, quitte à se laisser dévorer vivant par cet Amour dingue ? Pas évident ni fastoche… Ce livre n’est évidemment pas une histoire vécue, encore moins un roman, plutôt une parabole. Je n’ai toujours pas trouvé la réponse, encore moins la solution (pour moi) et c’est pourquoi, en écrivant « IESCHOUA MON AMOUR, l’Evangile selon Loïc », j’ai à la fois beaucoup ri et beaucoup pleuré. Rien de très grave puisque le rire et les larmes sont notre condition humaine et notre bonheur de vibrer à travers nos émotions. A Genève, voici 450 ans, un homme écrivait : « qui ne sait pas rire à gorge déployée n’a pas le droit de s’appeler chrétien. » Cet homme était Jean Calvin qui n’avait rien d’un boute-en-train. Donc rire pour n’avoir pas à en pleurer !

Pour en revenir à mes questions sur foi, charité, (homo)sexualité, si tu te sens concerné(e) – bien au-delà de la Gay Pride – je t’invite à visiter mon site http://www.michel-bellin.fr/, singulièrement la page de mon Journal à la date du 15 juin où je fais à propos de mon nouvel opus une présentation personnelle plutôt à hauts risques.

Pour terminer, voici une parole d’un mystique soufi que je viens de découvrir et que j’ai punaisée sur la porte de la chambrette où j’habite. Tu me diras : rien à voir avec notre sujet, avec l’homosexualité, le mariage gay béni par les uns honni par les autres… Si, tout à voir, au contraire. Il me semble que pour retrouver le Sens, pour retrouver l’amour – quelle que soit notre sexualité préférée, toujours respectable quand elle est le langage de l’amour… quels que soient les orifices honorés ! -, il convient donc de revenir aux fondamentaux (comme dit le jargon à la mode) à savoir : éplucher les pelures de l’ego, une à une, patiemment, joyeusement, pour découvrir l’Universel et l’Essentiel qui nous habitent. Car il devient vraiment urgent de vivre autrement, devenir plus authentiques, plus fraternels, plus doux, plus poétiques… Oui, saurons-nous « sauver » quelque chose de nos petites vies ordinaires et étriquées ? Saurons-nous échapper à la fatalité et à l’ennui du début et de la fin… et découvrir enfin quelques fragments d’extase ?

Conclusion donc, désolé pour la longueur du sermon (décidément, on ne se refait pas !) voici mon diamant « musulman ». A chacun d’en apprécier les facettes pour illuminer son quotidien… et pour échapper à la haine de l’autre, qu’elle soit de nature homophobe ou… hétérophobe !

J’AI FRAPPÉ À LA PORTE, ON M’A DEMANDÉ « QUI EST LÀ ? » J’AI RÉPONDU « C’EST MOI » ; LA PORTE NE S’EST PAS OUVERTE. J’AI FRAPPÉ UNE SECONDE FOIS. ON M’A DEMANDÉ À NOUVEAU « QUI EST LÀ ? » J’AI RÉPONDU « C’EST MOI » ; LA PORTE NE S’EST PAS OUVERTE. J’AI ENCORE FRAPPÉ, ON M’A DEMANDÉ « QUI EST LÀ ? » J’AI RÉPONDU « C’EST TOI ! » ET LA PORTE S’EST OUVERTE.


Cordialement


Michel Bellin