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l'interview d'origine Imprimer
Auteur : Un modérateur
Sujet : l'interview d'origine
Date : 2006-06-23 12:28:45

Nous remercions au passage l'aimable liseuse qui nous l'a communiqué.


Le secrétaire de la Congrégation pour le culte divin
et la discipline des sacrements souhaite le
perfectionnement du missel actuel de Paul VI.

Vatican - Agence I.MEDIA - 22 juin 2006

Mgr Albert Malcom Ranjith Patabendige Don regrette
certains résultats négatifs de la réforme liturgique
post-conciliaire et souhaite que la messe actuelle de
Paul VI soit bien étudiée et perfectionnée au regard
de certains aspects de la liturgie du passé. Le
secrétaire de la Congrégation pour le culte divin et
la discipline des sacrements depuis décembre 2005,
attend aussi la décision du pape de lever le doute sur
la validité du missel préconciliaire de saint Pie V,
susceptible de satisfaire la frange traditionaliste de
lEglise. Interrogé par I.MEDIA, le Sri Lankais Mgr
Malcom Ranjith a, en premier lieu, donné sa définition
de la liturgie actuelle de lEglise :

La vie liturgique de lEglise est le moment
particulier dans lequel le fidèle à la possibilité
dentrer dans un rapport plus intime avec le Seigneur.
Dans la vie liturgique, lEvangile et la foi
deviennent un choix. La foi nest pas seulement
intellectuelle, elle devient une chose du cur et mène
à un engagement. Cest dans lexpérience liturgique
que ce rapport avec le Seigneur, la foi, se renforce
et se transforme en vie. Pour cela, la liturgie est
très importante. Le Concile Vatican II a tellement
souhaité ce renouvellement, cet aggiornamento, dans
lequel les fidèles comprennent ce quils croient ou
cherchent de comprendre, et puis sont convaincus de ce
quils croient et cherchent à vivre cette foi au
quotidien. Ainsi, la liturgie devrait être le véhicule
de ce renouvellement. Mais, malheureusement, après le
Concile, certains changements peu réfléchis ont été
faits, dans la rapidité, dans lenthousiasme, dans le
rejet de certaines exagérations du passé. Ceci a amené
à une situation opposée à celle que lon souhaitait.

Pouvez-vous donner quelques exemples ?

On voit que la liturgie a pris des directions erronées
comme labandon du sacré et de la mystique, la
confusion entre le sacerdoce commun et celui consacré
avec un appel spécifique, en dautres mots la
confusion des rôles entre les laïcs et les prêtres. Il
y a aussi la vision du concept dEucharistie comme un
banquet commun plutôt que laccentuation sur la
mémoire du sacrifice du Christ au calvaire et sur son
efficacité sacramentelle pour le salut, ou encore
certains changements comme davoir vidé les églises en
les protestantisant… Ces changements de mentalité
ont affaibli le rôle de la liturgie plutôt que de le
renforcer. Ceci nétait pas lidée de Sacrosanctum
concilium (Constitution conciliaire sur la liturgie
promulguée par Paul VI le 4 décembre 1963, ndlr) qui
voulait que la liturgie soit participante,
approfondie, mise plus en contact avec la Parole de
Dieu et la signification de la catéchèse. Ceci a causé
dautres résultats négatifs pour la vie de lEglise.
Ainsi, pour faire face à la progression du sécularisme
dans le monde, il ne fallait pas devenir nous aussi
sécularistes, mais que nous approfondissions encore
plus car le monde a toujours plus besoin de lEsprit,
de lintériorité. En abandonnant certains aspects,
nous avons perdu une occasion. On voit bien, chez des
jeunes daujourdhui, y compris chez de jeunes
prêtres, une nostalgie du passé, une nostalgie pour
certains aspects perdus. Il y a, en Europe, un réveil
très positif.

Que peut faire la Congrégation pour le culte divin en
ce sens ?

Nous voulons rappeler à tous, surtout les responsables
comme les évêques, les commissions liturgiques ou les
chercheurs, quil ne faut pas oublier ces aspects.
Nous ne disons pas quil faut complètement abandonner
les gains du Concile comme lutilisation de la langue
vernaculaire, lusage substantiel des Ecritures
sacrées… Mais, en renforçant ce que nous avons gagné
lors du Concile, il faut renforcer les acquis du
passé.

Cela veut-il dire que le missel préconciliaire de
saint Pie V doit être reconnu de nouveau ?

Cette question est de plus en plus fréquente. Cela
démontre aussi que certains voudraient lobtenir.
LEglise doit alors être sensible à ces urgences que
les gens sentent et regagner certains aspects de la
liturgie du passé. Je ne sais pas si cela doit prendre
la forme dune approbation du missel de saint Pie V ou
dun renouvellement du missel actuel (de Paul VI,
ndlr). Le pape sait tout cela, il connaît ces
questions, il est bien conscient de cette situation,
il y réfléchit et nous attendons ses indications.

Le missel de saint Pie V a-t-il été réellement
invalidé après le Concile Vatican II ?

Il na jamais été aboli ou mis au ban. Mais, à cause
de ce qui sest passé avec les fidèles de Mgr
Lefebvre, cette messe à prise une certaine identité
qui nest pas juste.

Cela signifie-t-il que lEglise devrait, en quelque
sorte, récupérer le missel de saint Pie V ?

Cest ce que nous attendons, que le pape décide à ce
propos. Même si lon récupère la messe de saint Pie V,
la messe post-conciliaire de Paul VI doit être bien
étudiée et perfectionnée là où cest possible. Cest
ce que certains appellent la réforme de la réforme. Si
lon approuve de nouveau la messe de saint Pie V, cela
ne veut pas dire que celle de Paul VI restera
inchangée. Il faut lapprofondir encore pour la faire
devenir encore plus belle, plus transcendante.

Il y a urgence à prendre de telles décisions ?

Lorsque lon se presse à prendre des décisions, on
tombe dans lerreur. Il faut beaucoup réfléchir, et
surtout prier pour le Saint-Père et lEglise, et
écouter ce que le Seigneur veut de nous. Sans émotion
mais avec une objectivité absolue, en voyant le passé,
ce que nous avons gagné, là où nous sommes trompés et
comment nous pouvons retrouver ces aspects perdus.
Nous souhaitons que cela arrive le plus vite possible,
mais sans empressement. Les évêques sont appelés à
devenir des pasteurs, aimant leur peuple. Cet amour
des pasteurs doit devenir un grand désir dêtre les
agents du salut de leurs fidèles, pas seulement un
salut politique ou des aspects humains de la vie, mais
aussi intérieur et profond. Cet amour doit
nécessairement sexprimer dans la joie de se consacrer
à une vie liturgique joyeuse, mystique et sacrée.

Propos recueillis à Rome par Antoine-Marie Izoard -
Agence I.MEDIA

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La discussion

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