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Les églises de France profanées Imprimer
Auteur : XA
Sujet : Les églises de France profanées
Date : 2006-02-08 11:35:57

Plus important que les caricatures du « Prophète »Les églises de France profanées

Douze dessins, même pas drôles – sauf un – parus voici plusieurs mois dans un journal danois, et le monde entier est en émoi. Et le président de la République française lui-même s’en mêle, appelant au respect de toutes les croyances. Pendant ce temps-là, les églises brûlent en France. Ou sont saccagées. Ou les cimetières sont profanés. Et qui s’en soucie ?

Le débat a agité jusqu’à la rédaction de « Minute ». C’est dire s’il est important. Que penser des caricatures du « prophète » ? François Couteil, dans son « Charivari », écrit ce qu’il convient selon lui d’en penser. Il est de ceux pour qui la liberté de presse doit être restreinte là où commence le respect des croyances. D’autres estiment, avec Nicolas Sarkozy (mais oui !), qu’il vaut mieux un excès de caricature qu’un excès de censure. Que la liberté de la presse, comme la Révolution française, est un bloc. Que l’urgence est à l’abrogation des lois liberticides et non au renforcement de celles-ci. D’aucuns jugent que la France étant terre catholique, on peut avoir la censure sélective, en laissant moquer le mahométan tant qu’on veut mais en protégeant la légitime susceptibilité du catholique. D’autres enfin se veulent drôles : « En tout cas, on ne pourra pas dire que Dieu est humour ! »
On pourrait disserter à l’envi mais, à vrai dire, les caricatures du « prophète », pour parler crûment, par les temps qui courent, on s’en tape. Car pendant ce temps-là, en France, les actes anticatholiques se multiplient. Sont-ils le fait de fêlés ? De satanistes ? De propagateurs de la foi du « prophète » ? De simples voyous ? Toujours est-il que des églises brûlent et que des cimetières sont saccagés dans l’indifférence quasi générale, dans celle, en tout cas, à une exception près, du chef de l’Etat, et sans que les médias n’y accordent une importance autre qu’amusée, émoustillés à l’idée du bon sujet qu’ils pourraient diffuser s’ils parvenaient à interroger, avant la police, tel adepte du satanisme dont la tanière, emplie de grigris à faire fuir Lucifer lui-même, doit être tellement télégénique.
Depuis dix jours, les églises brûlent ou sont profanées en Bretagne. Le week-end dernier, la chapelle de Saint-Guénaël de Guiscriff, dans le Morbihan, a été la cible de vandales : vitrail brisé, étoffe brûlée, et un chiffre, 666, le Chiffre de la Bête, y a été apposé. Une semaine plus tôt, à Saint-Tugdual, toujours dans le Morbihan, la chapelle Saint-Guen, édifiée en 1540 et qui venait d’être restaurée, a été entièrement détruite par un incendie criminel. Il ne reste que des pans de mur et un Saint-Joseph à l’enfant qui a miraculeusement échappé aux flammes. Là aussi, le chiffre 666 a été relevé. Quelques jours plus tôt, c’est le cimetière de Mellac, dans le Finistère, qui avait été visé, les barbares ayant ouvert des tombes. Il y a eu aussi le calvaire de Rosporden, qui a été brisé, et les graffitis, sataniques toujours, retrouvés sur l’église de Lanvénégen et sur 63 tombes du cimetière finistérien de Saint-Thurien. Après la destruction de la chapelle Saint-Guen, Nicolas Sarkozy, ministre des Cultes, a écrit à l’évêque de Vannes : « scandaleuse agression »… Il ne s’est pas déplacé.
Voilà pour l’actualité immédiate. Mais remontons un peu dans le temps. Juste sur l’année passée. En recensant les faits dont nous avons eu connaissance, ce qui laisse supposer – nul n’est parfait – que la liste n’est pas exhaustive.
 24 décembre 2005, Poitiers. En cette veille de Noël, le père Billaud entre dans l’église à 9 h 30. Le bâtiment n’est ouvert que depuis une demi-heure. La crèche, installée sur une grande table dans le chœur, est en flammes. Elle n’avait ni bougie ni cierge. Acte criminel.
 27 novembre, Ville d’Avray, banlieue ouest de Paris. Un départ de feu intentionnel et violent est signalé au pied d’une statue de Saint-Louis en tenue de croisé dans l’église Saint-Nicolas-Saint-Marc. L’arrivée rapide des pompiers permet d’empêcher que l’édifice ne s’embrase. Sont ainsi sauvés, outre l’église, des tableaux de Corot et une statue de Rude : le Baptême du Christ.
 24 novembre, Moret-sur-Loing (Seine-et-Marne). Un incendie criminel est allumé devant l’autel. Le tapis brûle, les pompiers interviennent : plus de peur que de mal.
 17 novembre, Montigny-en-Ostrevent (Nord). Dans la nuit, le presbytère est incendié. Volontairement. Le prêtre est heureusement réveillé et a le temps de s’enfuir avant que la toiture ne s’effondre…
Le même jour, à Houdain (Pas-de-Calais), une chapelle polonaise située dans une « zone sensible » est vandalisée. Un salon de coiffure aussi. On en déduit donc que l’acte criminel n’était peut-être pas dirigé contre la religion.
 16 novembre, à Romans-sur-Isère (Drôme). Ce jour-là, on est en pleines émeutes dites « des banlieues » ou « des jeunes ». Le feu est mis à 22 heures à l’église Saint-Jean-d’Ars. Les pompiers mettent deux heures à circonscrire l’incendie. Autant dire que les dégâts sont considérables. L’Elysée, fait exceptionnel, publie un communiqué : « “très vive émotion”…, “condamne fermement”…, “acte inacceptable ”…, “ solidarité ”…, “ auteurs poursuivis et sanctionnés” »…, etc.
7 novembre, à Sète, dans l’Hérault, et à Lens, dans le Pas-de-Calais, des engins incendiaires sont lancés contre deux églises, sans que le feu ne parvienne à se propager.
1er novembre, la Teste-de-Buch (Gironde). En ce jour de la Toussaint, une dizaine de tombes sont découvertes vandalisées.
 2 octobre, Limoges. L’explosion d’une bouteille de gaz détruit des vitraux de la cathédrale, dont certains du XIVe siècle. Deux autres bouteilles n’ont pas explosé. Quatre jeunes seront arrêtés. Drame du taux d’alcoolémie dira-t-on.
21 juillet, dans le Bas-Rhin. Quatorze tombes catholiques sont profanées dans le cimetière de Niedershaslach, où des tombes avaient déjà été vandalisées en juin 2004. Des inscriptions national-socialistes sont découvertes. Etrangement, l’émotion est moins grande que lors de l’affaire du cimetière de Carpentras.
25 juillet, Bourges. L’église Notre-Dame est incendiée. Le coupable est arrêté. Un « vieil homme », dira la presse locale, qui croyait l’église « habitée par le diable ».
 18 juillet, Mulhouse. Dans la nuit, l’église Don Bosco est la proie d’un incendie criminel. Les pompiers mettent cinq heures à éteindre le feu.
 21 juin, dans les Yvelines. 34 tombes sont profanées dans le cimetière de Villepreux.
 17 mai, en Dordogne. 21 tombes du cimetière de Segonzac sont saccagées. Les voyous seront arrêtés après qu’ils auront agressé des personnes âgées.
 2 mai, dans la Marne. L’église abbatiale d’Orbais est vandalisée. Les statues de Jeanne d’Arc et de saint Joseph sont endommagées. Les reliques de saint Réol, fondateur de l’abbaye au VIIe siècle, sont volées.
 16 mars, dans les Yvelines. Des cocktails molotov sont lancés contre l’église Jean XXIII de Sartrouville.
 23 février, Amiens. L’église Saint-Fuscien est ravagée par les flammes.
Etc., etc. C’était notre rubrique : ça s’est passé près de chez vous. Et ça nous intéresse un tout petit peu plus que de savoir si l’humour danois est compatible avec l’islam.
« Minute »

Article paru dans le n°2243 de MINUTE daté du mercredi 8 février 2006, p.6



La discussion

 Les églises de France profanées, de XA [2006-02-08 11:35:57]
      Voir aussi, de Dunois [2006-02-08 13:16:52]
      Vannes, de Feiz ha Breizh [2006-02-08 14:24:24]
          Rassurez-moi ..., de Phoebus [2006-02-08 16:58:02]