29/04/2005 14:22


ROME, 29 avr 2005 (AFP) - Le cardinal Ruini évoque "un mouvement de renaissance chrétienne" aux USA

Le cardinal italien Camillo Ruini, vicaire du pape pour le diocèse de Rome, a évoqué dans un entretien publié vendredi dans un quotidien italien, "un mouvement de renaissance chrétienne" aux Etats-Unis dont l'Eglise catholique doit tenir compte.

"Il existe dans le monde, et en particulier aux Etats-Unis, un mouvement de renaissance chrétienne qui va au delà des frontières de l'Eglise et dont on ne peut pas ne pas tenir compte", a-t-il déclaré au Corriere della Sera.

Le cardinal Ruini était interrogé sur l'existence d'une "alliance" entre les néo-conservateurs américains et le cardinal allemand Joseph Ratzinger, élu pape sous le nom de Benoît XVI le 19 avril.

"Il existe (aux Etats-Unis) un souffle qui pousse à témoigner et proposer la foi en Christ et la vision chrétienne de l'homme. Dans ce sens seulement, malgré toutes les différences qui existent, on peut parler d'une proximité", a-t-il précisé.

Le cardinal Ruini, l'une des grandes figures du collège des cardinaux qui ont élu Joseph Ratzinger, estime par ailleurs que Benoît XVI "laissera un signe profond" dans l'Eglise.

"Ce n'est pas un simple défenseur de la foi. Il a un esprit créatif, il a fait beaucoup pour repenser le christianisme de notre temps", souligne-t-il.

"Je ne crois pas qu'un pape puisse ou veuille jouer un rôle géopolitique entre les Etats", estime-t-il. "Mais il peut certainement orienter le potentiel religieux et culturel de l'Eglise pour maintenir et relancer le rôle historique du christianisme, même si le contexte qui a changé".

Le cardinal Ruini souligne que "les instruments de l'Eglise sont ceux de la mission, de l'oecuménisme, du dialogue entre les religions pour la promotion de la paix. L'Eglise ne connaît pas de frontières, c'est pourquoi elle demande la liberté religieuse toujours et partout".

"Aujourd'hui, estime-t-il, l'Eglise doit se tourner vers les grandes nations qui connaissent une phase de développement accéléré", comme "la Chine et l'Inde".

Président de la conférence épiscopale italienne, il a averti qu'il "va falloir s'habituer à une Eglise, italienne ou non, qui parle à voix haute parce que la situation l'impose. Parce que c'est son devoir, avant même d'être son droit".

Début avril, le cardinal Ruini a officiellement appelé les catholiques, mais également tous les citoyens italiens, croyants ou non, à s'abstenir de voter lors du référendum prévu le 12 juin pour tenter d'abroger une législation très restrictive sur la fécondation assistée.

La loi, adoptée en décembre 2003, est jugée comme un moindre mal par l'Eglise et la conférence épiscopale italienne soutient la consigne d'abstention pour "empêcher toute tentative de la modifier".